Année 3, 10 novembre

Jérémie 52, 1-16

* Sédécias était âgé de vingt et un ans lorsqu’il commença de régner ; et il régna onze ans à Jérusalem ; et le nom de sa mère était Hamutal, fille de Jérémie de Libna. Et il fit ce qui est mauvais aux yeux de l’Éternel, selon tout ce que Jehoïakim avait fait. Car, parce que la colère de l’Éternel fut contre Jérusalem et Juda, jusqu’à les rejeter de devant sa face, Sédécias se révolta contre le roi de Babylone.

Et il arriva, en la neuvième année de son règne, au dixième mois, le dixième [jour] du mois, que Nebucadretsar, roi de Babylone, vint contre Jérusalem, lui et toute son armée ; et ils campèrent contre elle, et bâtirent contre elle une circonvallation tout à l’entour. Et la ville fut assiégée jusqu’à la onzième année du roi Sédécias.

Au quatrième mois, le neuvième [jour] du mois, la famine se renforça dans la ville, et il n’y avait point de pain pour le peuple du pays. Et la brèche fut faite à la ville ; et tous les hommes de guerre s’enfuirent et sortirent de nuit de la ville, par le chemin de la porte qui était entre les deux murailles près du jardin du roi (et les Chaldéens étaient près de la ville tout à l’entour) ; et ils s’en allèrent par le chemin de la plaine. Et l’armée des Chaldéens poursuivit le roi ; et ils atteignirent Sédécias dans les plaines de Jéricho, et toute son armée se dispersa d’avec lui.

Et ils prirent le roi, et le firent monter vers le roi de Babylone à Ribla, dans le pays de Hamath ; et il prononça son jugement. Et le roi de Babylone égorgea les fils de Sédécias devant ses yeux, et il égorgea aussi tous les chefs de Juda à Ribla ; et il creva les yeux à Sédécias, et le lia avec des chaînes d’airain, et le roi de Babylone l’amena à Babylone, et le mit sous garde en prison, jusqu’au jour de sa mort.

Et au cinquième mois, le dixième [jour] du mois (c’était la dix-neuvième année du roi Nebucadretsar, roi de Babylone), Nebuzaradan, chef des gardes, qui se tenait devant le roi de Babylone, vint à Jérusalem. Et il brûla la maison de l’Éternel, et la maison du roi, et toutes les maisons de Jérusalem ; et il brûla par le feu toutes les grandes maisons. Et toute l’armée des Chaldéens qui était avec le chef des gardes abattit toutes les murailles [qui étaient] autour de Jérusalem. Et les plus pauvres du peuple, et le reste du peuple, qui était demeuré de reste dans la ville, et les transfuges qui s’étaient rendus au roi de Babylone, et le reste de la multitude, Nebuzaradan, chef des gardes, les transporta ; mais des pauvres du pays, Nebuzaradan, chef des gardes, en laissa pour être vignerons et laboureurs.


Ce chapitre 52 ne fait plus partie des « paroles de Jérémie » (chap. 51, 64). De même que le chapitre 39, il expose les événements qui ont mis fin au royaume de Juda, et il reproduit à peu de chose près le chapitre 25 du second livre des Rois. — L’heure du jugement a sonné ; il frappe à la fois Jérusalem, son temple (Jér. 52, 17-23), son roi, ses habitants. La ville est prise ; Sédécias et son armée cherchent, en prenant la fuite, à échapper au filet qui se referme. Mais ce n’est pas aux Chaldéens, c’est à Dieu, qu’ils ont affaire. Conduit à Ribla auprès de Nebucadnetsar, le misérable roi de Juda a les yeux crevés, punition réservée aux vassaux félons, et, lié de chaînes d’airain, il prend le chemin de l’exil. Jusqu’à la fin de sa vie misérable, il gardera, comme dernière vision, le spectacle atroce de ses fils égorgés. Un mois plus tard, le chef des gardes revient à Jérusalem pour brûler et démanteler systématiquement la ville rebelle, et faire un tri parmi la population. Le verset 15 mentionne des transfuges. Quelques-uns avaient donc écouté Jérémie. — Ces choses ne sont pas écrites (et répétées) à cause de leur intérêt historique, mais pour l’instruction de nos âmes, afin de nous servir d’avertissement (1 Cor. 10, 11). « Vous donc, bien-aimés, sachant ces choses à l’avance, prenez garde… » (lire 2 Pier. 3, 17, 18).