Année 3, 1 décembre

Marc 5, 1-20

Et ils arrivèrent à l’autre rive de la mer, dans le pays des Gadaréniens. Et aussitôt, comme il sortait de la nacelle, un homme possédé d’un esprit immonde, [et] qui avait sa demeure dans les sépulcres, sortant des sépulcres, le rencontra ; et personne ne pouvait le lier, pas même avec des chaînes ; car souvent, quand il avait été lié de fers aux pieds et de chaînes, il avait rompu les chaînes et mis les fers en pièces, et personne ne pouvait le dompter. Et il était continuellement, de nuit et de jour, dans les sépulcres et dans les montagnes, criant et se meurtrissant avec des pierres. Et voyant Jésus de loin, il courut et se prosterna devant lui ; et, criant avec une forte voix, il dit : Qu’y a-t-il entre moi et toi, Jésus, Fils du Dieu Très-haut ? Je t’adjure par Dieu, ne me tourmente pas. Car il lui disait : Sors de cet homme, esprit immonde ! Et il lui demanda : Quel est ton nom ? Et il lui dit : J’ai nom Légion, car nous sommes plusieurs. Et il le priait instamment pour qu’il ne les envoyât pas hors du pays. Et il y avait là, vers la montagne, un grand troupeau de pourceaux qui paissait. Et ils le prièrent, disant : Envoie-nous dans les pourceaux, afin que nous entrions en eux. Et aussitôt Jésus le leur permit. Et les esprits immondes, sortant, entrèrent dans les pourceaux, et le troupeau se rua du haut de la côte dans la mer ; [or ils étaient] environ deux mille ; et ils furent étouffés dans la mer. Et ceux qui les paissaient s’enfuirent, et portèrent la nouvelle dans la ville et dans les campagnes. Et ils sortirent pour voir ce qui était arrivé ; et ils viennent vers Jésus, et voient le démoniaque, assis, vêtu, et dans son bon sens, celui qui avait nom Légion ; et ils eurent peur. Et ceux qui avaient vu [ce qui s’était passé], leur racontèrent ce qui était arrivé au démoniaque et ce qui concernait les pourceaux ; et ils se mirent à le prier de s’en aller de leur territoire. Et comme il montait dans la nacelle, celui qui avait été démoniaque le pria [de permettre] qu’il fût avec lui. Et il ne le lui permit pas, mais lui dit : Va dans ta maison, vers les tiens, et raconte-leur tout ce que le Seigneur t’a fait, et [comment] il a usé de miséricorde envers toi. Et il s’en alla, et se mit à publier en Décapolis tout ce que Jésus lui avait fait ; et tous s’en étonnaient.


Le Seigneur et les disciples abordent au pays des Gadaréniens. La première personne qu’ils y rencontrent, est un homme entièrement possédé par des démons, qui le rendent furieux et indomptable. Réalité terrible, nous avons dans ce forcené le portrait moral de l’homme pécheur, jouet du diable, entraîné et tourmenté par ses passions brutales, demeurant dans la mort (les sépulcres), dangereux pour ses semblables, et ne pouvant que se faire du mal à lui-même. Affreux état,… qui est le nôtre par nature ! — Nous nous serions probablement écartés avec effroi, et même horreur, d’une telle créature. Jésus ne s’en détourne pas. Au contraire, Il va s’occuper de ce malheureux, non pour le lier de chaînes, comme l’avaient vainement essayé ses concitoyens, mais bien pour le délivrer de sa misère et de son esclavage. — Les habitants de la ville, eux, ne semblent retenir de ce miracle que la perte de leurs pourceaux ! Sur leur demande, le Seigneur s’en va, mais laisse maintenant derrière Lui un témoin, et lequel ? « Celui qui avait été démoniaque ». — N’est-ce pas l’image du temps actuel ? Rejeté par ce monde, Christ y maintient ceux qu’Il a sauvés, et leur donne pour mission de parler de Lui. Comment nous en acquittons-nous (lire Ps. 66, 16) ?