Année 3, 4 décembre

Marc 6, 14-29

Et le roi Hérode ouït parler [de lui], car son nom était devenu public ; et il dit : Jean le baptiseur est ressuscité d’entre les morts ; et c’est pourquoi les miracles s’opèrent par lui. Et d’autres disaient : C’est Élie ; et d’autres disaient : C’est un prophète, comme un des prophètes. Mais Hérode, ayant appris [ce qu’il faisait], dit : C’est Jean que j’ai fait décapiter ; il est ressuscité d’entre les morts. Car Hérode lui-même avait envoyé prendre Jean, et l’avait fait lier dans une prison, à cause d’Hérodias, la femme de Philippe son frère ; car il l’avait épousée. Car Jean disait à Hérode : Il ne t’est pas permis d’avoir la femme de ton frère. Et Hérodias lui en voulait, et aurait désiré le faire mourir ; et elle ne pouvait pas, car Hérode craignait Jean, le sachant homme juste et saint, et il le gardait soigneusement ; et lorsqu’il l’avait entendu, il faisait beaucoup de choses, et il l’écoutait volontiers. Et un jour favorable étant venu, lorsque Hérode, le jour anniversaire de sa naissance, donnait un repas à ses grands seigneurs, et aux chiliarques, et aux principaux de la Galilée ; et la fille de cette même Hérodias, étant entrée et ayant dansé, plut à Hérode et à ceux qui étaient à table avec lui. Et le roi dit à la jeune fille : Demande-moi ce que tu voudras, et je te le donnerai. Et il lui jura : Tout ce que tu me demanderas, je te le donnerai, jusqu’à la moitié de mon royaume. Et elle sortit et dit à sa mère : Que dois-je demander ? Et celle-ci dit : La tête de Jean le baptiseur. Et aussitôt elle entra avec empressement vers le roi, et fit sa demande, disant : Je veux que sur-le-champ tu me donnes dans un plat la tête de Jean le baptiseur. Et le roi en fut très attristé, mais, à cause des serments et de ceux qui étaient à table avec lui, il ne voulut pas lui manquer de parole. Et le roi aussitôt envoya un de ses satellites, et lui commanda d’apporter la tête de Jean. Et celui-ci, s’en étant allé, le décapita dans la prison, et apporta sa tête dans un plat, et la donna à la jeune fille ; et la jeune fille la donna à sa mère. Et ses disciples, l’ayant appris, vinrent et enlevèrent son corps et le mirent dans un sépulcre.


Tout est sujet d’effroi, pour une mauvaise conscience (Prov. 28, 1). Lorsque Hérode, qui avait fait décapiter Jean, entend parler de Jésus, il est terrifié à la pensée que le prophète pourrait être ressuscité. Car cela signifierait que Dieu Lui-même a pris fait et cause pour sa victime. Pour la même raison, les hommes seront saisis d’épouvante, quand Jésus le crucifié paraîtra sur les nuées du ciel (Apoc. 6, 2, 15-17 ; voir aussi Apoc. 11, 10, 11). — Bienheureux est la part de Jean, le plus grand des prophètes, et quel contraste avec le sort de son misérable meurtrier ! Ce dernier est lâche, plutôt que cruel comme son père, Hérode le Grand. Faible de caractère, dominé par ses convoitises, « il faisait beaucoup de choses » quand il avait écouté Jean, excepté de mettre sa vie en accord avec la volonté de Dieu. Faire beaucoup de choses, même de bonnes choses, ne suffit pas pour Lui être agréable. Mais voici qu’arrive « un jour favorable », oui, favorable pour Satan et les deux femmes dont il va se servir. Un banquet, la séduction d’une danse, une promesse inconsidérée tenue par amour-propre,… il n’en faut pas davantage pour consommer un crime abominable, payé des plus affreux tourments d’esprit.