Année 3, 12 décembre

Marc 9, 14-32

Et venant vers les disciples, il vit autour d’eux une grande foule, et des scribes qui disputaient avec eux. Et aussitôt toute la foule, le voyant, fut saisie d’étonnement ; et ils accoururent et le saluèrent. Et il les interrogea, [disant] : De quoi disputez-vous avec eux ? Et quelqu’un de la foule lui répondit : Maître, je t’ai amené mon fils qui a un esprit muet, et, partout où il le saisit, il l’agite violemment ; et il écume, et grince des dents, et il devient sec ; et j’ai dit à tes disciples de le chasser, et ils ne l’ont pas pu. Et lui, leur répondant, dit : Ô génération incrédule, jusques à quand serai-je avec vous ? jusques à quand vous supporterai-je ? Amenez-le-moi. Et ils le lui amenèrent ; et quand il l’eut vu, aussitôt l’esprit le déchira ; et [l’enfant], tombant à terre, se roulait en écumant. Et Jésus demanda au père de l’enfant : Combien y a-t-il de temps que ceci lui est arrivé ? Et il dit : Dès son enfance ; et souvent il l’a jeté dans le feu et dans les eaux pour le faire périr ; mais si tu peux quelque chose, assiste-nous, étant ému de compassion envers nous. Et Jésus lui dit : Le « Si tu peux », c’est : Crois ! toutes choses sont possibles à celui qui croit. Et aussitôt le père de l’enfant, s’écriant, dit avec larmes : Je crois, viens en aide à mon incrédulité. Et Jésus, voyant que la foule accourait ensemble, tança l’esprit immonde, lui disant : Esprit muet et sourd, je te commande, moi, sors de lui et n’y rentre plus. Et ayant crié et l’ayant violemment déchiré, il sortit ; et [l’enfant] devint comme mort, de sorte que la plupart disaient : Il est mort. Et Jésus, l’ayant pris par la main, le redressa ; et il se leva.

Et lorsqu’il fut entré dans la maison, ses disciples lui demandèrent en particulier : Pourquoi n’avons-nous pu le chasser ? Et il leur dit : Cette sorte ne peut sortir en aucune façon, si ce n’est par la prière et par le jeûne.

Et étant sortis de là, ils traversèrent la Galilée ; et il ne voulut pas que personne le sût. Car il enseignait ses disciples et leur disait : Le fils de l’homme est livré entre les mains des hommes, et ils le feront mourir ; et ayant été mis à mort, il ressuscitera le troisième jour. Mais ils ne comprenaient pas ce discours, et ils craignaient de l’interroger.


Descendu de la montagne, le Seigneur reprend Son service d’amour, dont l’apôtre Pierre, qui en a été le témoin privilégié, fait dans les Actes un merveilleux résumé. Jésus de Nazareth, dit-il, « a passé de lieu en lieu, faisant du bien, et guérissant tous ceux que le diable avait asservis à sa puissance ; car Dieu était avec lui » (Act. 10, 38, 39). Le Seigneur trouve un grand rassemblement de gens discourant et disputant entre eux. L’objet de toute cette agitation est un malheureux garçon, sujet depuis son plus jeune âge à de terribles crises nerveuses, provoquées par un démon. C’est en vain que le pauvre père a soumis aux disciples le cas de son fils unique ; ils n’ont pu chasser cet esprit. Avant d’opérer Lui-même la délivrance, Jésus met le doigt sur la raison de leur échec : l’incrédulité ; car « toutes choses sont possibles à celui qui croit ». Alors, avec larmes, cet homme s’abandonne au Seigneur. Il comprend que ce n’est pas un effort de volonté qui pourra lui donner la foi, et s’en reconnaît incapable. L’aide divine est nécessaire non seulement pour la délivrance proprement dite, mais même pour la demander. — Au verset 26, la puissance démoniaque se manifeste encore une fois, pour que la victoire du Seigneur soit évidente. Il prend tendrement l’enfant par la main, et le fait lever.