Année 3, 14 décembre

Marc 10, 1-22

Et de là, se levant, il vient vers les confins de la Judée, et au-delà du Jourdain ; et des foules se rassemblent encore auprès de lui ; et il les enseignait encore, comme il avait accoutumé.

Et des pharisiens vinrent à lui, et, pour l’éprouver, lui demandèrent : Est-il permis à un homme de répudier sa femme ? Et lui, répondant, leur dit : Qu’est-ce que Moïse vous a commandé ? Et ils dirent : Moïse a permis d’écrire une lettre de divorce, et de répudier [sa femme]. Et Jésus, répondant, leur dit : Il vous a écrit ce commandement à cause de votre dureté de cœur ; mais au commencement de la création, Dieu les fit mâle et femelle : c’est pourquoi l’homme laissera son père et sa mère et sera uni à sa femme, et les deux seront une seule chair ; ainsi ils ne sont plus deux, mais une seule chair. Ce donc que Dieu a uni, que l’homme ne le sépare pas. Et dans la maison encore, ses disciples l’interrogèrent sur ce sujet ; et il leur dit : Quiconque répudiera sa femme et en épousera une autre, commet adultère envers la première ; et si une femme répudie son mari, et en épouse un autre, elle commet adultère.

Et on lui apporta de petits enfants, afin qu’il les touchât ; et les disciples reprenaient ceux qui les apportaient ; et Jésus, voyant [cela], en fut indigné, et leur dit : Laissez venir à moi les petits enfants ; ne les en empêchez pas ; car à de tels est le royaume de Dieu. En vérité, je vous dis : quiconque ne recevra pas le royaume de Dieu comme un petit enfant, n’y entrera point. Et les ayant pris entre ses bras, il posa les mains sur eux et les bénit.

Et comme il sortait sur la route, un homme accourut, et, se jetant à genoux devant lui, il lui demanda : Bon maître, que ferai-je afin que j’hérite de la vie éternelle ? Et Jésus lui dit : Pourquoi m’appelles-tu bon ? Nul n’est bon, sinon un [seul], Dieu. Tu sais les commandements : Ne commets point adultère ; ne tue point ; ne dérobe point ; ne dis point de faux témoignage ; ne fais tort à personne ; honore ton père et ta mère. Et répondant, il lui dit : Maître, j’ai gardé toutes ces choses dès ma jeunesse. Et Jésus, l’ayant regardé, l’aima, et lui dit : Une chose te manque : va, vends tout ce que tu as et donne aux pauvres, et tu auras un trésor dans le ciel, et viens, suis-moi, ayant chargé la croix. Et lui, affligé de cette parole, s’en alla tout triste, car il avait de grands biens.


Les pharisiens essayent de mettre Jésus en contradiction avec Moïse, sur la question du divorce. Mais Il leur ferme la bouche en remontant avant la loi, leur rappelant l’ordre des choses tel que Dieu l’avait créé au commencement. Le monde a souillé et gâté tout ce que Dieu avait établi dans Sa belle création, et en particulier l’institution du mariage. — La dureté de cœur, l’égoïsme, qui conduisent les hommes à mépriser et à dénaturer tout ce qui touche au mariage, se montre aussi généralement dans leur peu de considération pour les petits enfants. Et les disciples n’échappent pas à cet esprit. Les versets 13-16 nous apportent, par rapport à Matthieu, quelques détails supplémentaires qui sont bien touchants : le Seigneur commence par être indigné de l’attitude des disciples. Il prend ensuite ces petits tendrement entre Ses bras, où ils sont en parfaite sécurité. Enfin, Il les bénit expressément (comp. Matt. 19, 13, 14). — Dans la scène qui suit, Marc est également le seul à mentionner un point de toute importance : l’amour du Seigneur pour l’homme venu Le rencontrer. Mais celui-ci y reste insensible et s’en va, peut-être pour toujours, préférant ses vaines richesses à la compagnie présente et éternelle de Celui qui l’a aimé.