Année 3, 16 décembre

Marc 10, 35-52

Et Jacques et Jean, fils de Zébédée, viennent à lui, disant : Maître, nous voudrions que tu fisses pour nous tout ce que nous te demanderons. Et il leur dit : Que voulez-vous que je fasse pour vous ? Et ils lui dirent : Accorde-nous que nous soyons assis, l’un à ta droite et l’un à ta gauche, dans ta gloire. Et Jésus leur dit : Vous ne savez ce que vous demandez. Pouvez-vous boire la coupe que moi je bois, ou être baptisés du baptême dont moi je serai baptisé ? Et ils lui dirent : Nous le pouvons. Et Jésus leur dit : Vous boirez bien la coupe que moi je bois, et vous serez baptisés du baptême dont moi je serai baptisé ; mais de s’asseoir à ma droite ou à ma gauche, n’est pas à moi pour le donner, sinon à ceux pour lesquels cela est préparé. Et les dix, l’ayant entendu, en conçurent de l’indignation à l’égard de Jacques et de Jean. Et Jésus, les ayant appelés auprès de lui, leur dit : Vous savez que ceux qui sont réputés gouverner les nations dominent sur elles, et que les grands d’entre eux usent d’autorité sur elles ; mais il n’en est pas ainsi parmi vous, mais quiconque voudra devenir grand parmi vous, sera votre serviteur, et quiconque d’entre vous voudra devenir le premier, sera l’esclave de tous. Car aussi le fils de l’homme n’est pas venu pour être servi, mais pour servir et pour donner sa vie en rançon pour plusieurs.

Et ils arrivent à Jéricho ; et comme il sortait de Jéricho avec ses disciples et une grande foule, Bartimée l’aveugle, le fils de Timée, était assis sur le bord du chemin et mendiait. Et ayant entendu dire que c’était Jésus le Nazarénien, il se mit à crier et à dire : Fils de David, Jésus, aie pitié de moi ! Et plusieurs le reprirent afin qu’il se tût ; mais il criait d’autant plus fort : Fils de David ! aie pitié de moi ! Et Jésus, s’arrêtant, dit qu’on l’appelât ; et ils appellent l’aveugle, lui disant : Aie bon courage, lève-toi, il t’appelle. Et jetant loin son vêtement, il se leva en hâte et s’en vint à Jésus. Et Jésus, répondant, lui dit : Que veux-tu que je te fasse ? Et l’aveugle lui dit : Rabboni, que je recouvre la vue. Et Jésus lui dit : Va, ta foi t’a guéri ; et aussitôt il recouvra la vue, et il le suivit dans le chemin.


Ne manquons pas de remarquer la foi de Jacques et de Jean. Ils savaient que leur maître était le Messie, l’héritier du royaume, et qu’ils y auraient part avec Lui. Mais leur demande trahit l’ignorance et la vanité de leur cœur naturel. Plein de grâce, le Seigneur réunit Ses disciples autour de Lui, et fait servir à leur instruction (ainsi qu’à la nôtre) cette intervention malheureuse des deux frères. Ne comprennent-ils pas qu’ils ont devant eux le modèle par excellence de l’humilité, Celui qui, ayant tous les droits à être servi, a voulu se faire Lui-même esclave, pour délivrer Sa créature et payer de Sa propre vie la rançon exigée par le souverain juge ? Ce verset 45 a pu être appelé le verset clé de l’évangile, et il le résume tout entier. — L’Esprit nous montre dans ce chapitre trois attitudes bien différentes : l’homme que le Seigneur invite à Le suivre, et qui s’en va (v. 21, 22) ; les disciples, appelés eux aussi, qui L’ont suivi, en tremblant (v. 32), et font valoir leur renoncement (v. 28) ; enfin ce pauvre aveugle, auquel Jésus n’a rien demandé en le guérissant, mais qui, sans un mot, et jetant loin le vêtement qui pouvait entraver sa marche, Le suivit « dans le chemin » (v. 52). — Observons l’inconstance de la foule, qui d’abord reprend l’aveugle, mais l’instant d’après lui dira : « Aie bon courage… » !