Année 3, 17 décembre

Marc 11, 1-14

Et comme ils approchent de Jérusalem, de Bethphagé et de Béthanie, vers la montagne des Oliviers, il envoie deux de ses disciples et leur dit : Allez au village qui est vis-à-vis de vous ; et aussitôt, en y entrant, vous trouverez un ânon attaché, sur lequel jamais aucun homme ne s’est assis ; détachez-le, et amenez-le. Et si quelqu’un vous dit : Pourquoi faites-vous cela ? dites : Le Seigneur en a besoin ; et aussitôt il l’enverra ici. Et ils s’en allèrent et trouvèrent un ânon qui était attaché dehors, à la porte, au carrefour ; et ils le détachent. Et quelques-uns de ceux qui étaient là, leur dirent : Que faites-vous là à détacher l’ânon ? Et ils leur dirent comme Jésus avait commandé ; et on les laissa faire. Et ils amenèrent l’ânon à Jésus et mirent leurs vêtements sur l’ânon, et il s’assit dessus. Et plusieurs étendaient leurs vêtements sur le chemin, et d’autres coupaient des rameaux des arbres, et les répandaient sur le chemin ; et ceux qui allaient devant et ceux qui suivaient, criaient : Hosanna, béni soit celui qui vient au nom du *Seigneur ! Béni soit le royaume de notre père David, qui vient. Hosanna dans les lieux très hauts ! Et il entra dans Jérusalem, [et] dans le temple ; et après avoir promené ses regards de tous côtés sur tout, comme le soir était déjà venu, il sortit [et s’en alla] à Béthanie avec les douze.

Et le lendemain, comme ils sortaient de Béthanie, il eut faim. Et, voyant de loin un figuier qui avait des feuilles, il s’en approcha pour voir si peut-être il y trouverait quelque chose ; mais, y étant venu, il n’y trouva rien que des feuilles, car ce n’était pas la saison des figues. Et répondant, il lui dit : Que désormais personne ne mange jamais de fruit de toi. Et ses disciples l’entendirent.


Le chemin de Jésus approche de son terme. Il fait Son entrée solennelle à Jérusalem et se rend au temple, où Il commence par promener Ses regards de tous côtés sur tout (v. 11), comme pour demander : « Suis-je ici chez moi ? ». Ce détail, particulier à Marc, nous montre que Dieu ne juge jamais hâtivement d’un état de choses, avant de le condamner (comp. Gen. 18, 21). Mais qu’ont dû être les sentiments du Seigneur, en voyant à ce point profanée cette maison de prière ! — Il quitte ce lieu souillé, et se retire à Béthanie, avec le petit nombre de ceux qui Le reconnaissent et qui L’aiment. Béthanie signifie « maison de l’affligé », ou aussi « des figues ». Comme souvent dans l’Écriture, ce double sens nous paraît caractéristique. Au moment où Jésus est contraint de maudire le figuier stérile, qui représente Israël tel qu’Il l’a trouvé, c’est comme si Lui, l’affligé, le pauvre (Ps. 40, 17), rencontrait là, et seulement là, du fruit pour Dieu (de « bonnes figues », selon l’expression de Jér. 24, 2), consolation pour Son cœur, et avant-goût du fruit du travail de Son âme à la croix. En dépit d’une abondance de feuilles, image d’une belle religion, « il n’y a pas de figues sur le figuier » d’Israël, comme le constate le même prophète (Jér. 8, 13).