Année 3, 19 décembre

Marc 12, 1-17

Et il se mit à leur dire en paraboles : Un homme planta une vigne, et l’environna d’une clôture, et y creusa une fosse pour un pressoir, et y bâtit une tour ; et il la loua à des cultivateurs et s’en alla hors du pays. Et en la saison, il envoya un esclave aux cultivateurs pour recevoir des cultivateurs du fruit de la vigne ; mais eux, le prenant, le battirent et le renvoyèrent à vide. Et il leur envoya encore un autre esclave ; et à celui-là ils lui meurtrirent la tête, et le couvrirent d’outrages. Et il en envoya un autre, et celui-là ils le tuèrent ; et plusieurs autres, battant les uns, et tuant les autres. Ayant donc encore un unique fils bien-aimé, il le leur envoya, lui aussi, le dernier, disant : Ils auront du respect pour mon fils. Mais ces cultivateurs-là dirent entre eux : Celui-ci est l’héritier ; venez, tuons-le, et l’héritage sera à nous. Et l’ayant pris, ils le tuèrent et le jetèrent hors de la vigne. Que fera donc le maître de la vigne ? Il viendra et fera périr les cultivateurs et donnera la vigne à d’autres. Et n’avez-vous pas même lu cette écriture : « La pierre que ceux qui bâtissaient ont rejetée, celle-là est devenue la maîtresse pierre du coin ; celle-ci est de par le *Seigneur, et est merveilleuse devant nos yeux » ? Et ils cherchaient à se saisir de lui ; et ils craignirent la foule, car ils connurent qu’il avait dit cette parabole contre eux ; et le laissant, ils s’en allèrent.

Et ils lui envoient quelques-uns des pharisiens et des hérodiens pour le surprendre dans [ses] paroles. Et étant venus, ils lui disent : Maître, nous savons que tu es vrai, et que tu ne t’embarrasses de personne ; car tu ne regardes pas à l’apparence des hommes, mais tu enseignes la voie de Dieu avec vérité. Est-il permis de payer le tribut à César, ou non ? Payerons-nous, ou ne payerons-nous pas ? Et lui, connaissant leur hypocrisie, leur dit : Pourquoi me tentez-vous ? Apportez-moi un denier, que je le voie. Et ils le lui apportèrent. Et il leur dit : De qui est cette image et cette inscription ? Et ils lui dirent : De César. Et Jésus, répondant, leur dit : Rendez les choses de César à César, et les choses de Dieu à Dieu ! Et ils étaient dans l’étonnement à son sujet.


Les chefs du peuple sont contraints de se reconnaître, dans la parabole accablante des méchants cultivateurs. — Remarquez comment est désigné (dans Marc seulement) le dernier envoyé du maître de la vigne : « Ayant donc encore un unique fils bien-aimé… » (v. 6). Cette expression rappelle la parole de l’Éternel à Abraham : « Prends ton fils, ton unique, celui que tu aimes » (Gen. 22, 2), et traduit, d’une manière émouvante, les affections du Père pour le Bien-aimé, qu’Il a sacrifié pour nous ! — Ainsi démasqués, les pharisiens et les hérodiens vont essayer de riposter. Avec des compliments hypocrites, mais qui sont involontairement un témoignage à Jésus (« tu es vrai… tu enseignes la voie de Dieu avec vérité », v. 14) ils essayent de le surprendre par une question des plus subtiles. Son oui l’aurait disqualifié comme Messie ; son non, condamné auprès des Romains. Il leur répond de la seule façon qu’ils n’attendaient pas, en s’adressant à leur conscience. Divine et admirable sagesse ! Toutefois combien le Sauveur en qui tout était vérité et amour, a souffert de cette mauvaise foi, de cette méchanceté, oui, de cette continuelle « contradiction de la part des pécheurs contre lui-même » (Héb. 12, 3 ; voir aussi Éz. 13, 22).