Année 4, 3 janvier

Psaume 44, 1-8

Au chef de musique. Des fils de Coré. Instruction.

Ô Dieu ! nous avons entendu de nos oreilles, nos pères nous ont raconté l’œuvre que tu as opérée dans leurs jours, aux jours d’autrefois.

Tu as, par ta main, dépossédé les nations, et tu as planté nos pères ; tu as affligé les peuples et tu les as chassés.

Car ce n’est point par leur épée qu’ils ont possédé le pays, et ce n’est pas leur bras qui les a sauvés ; car c’est ta droite et ton bras et la lumière de ta face, parce que tu avais pris ton plaisir en eux.

* C’est toi qui es mon roi, ô Dieu ! Commande le salut pour Jacob.

Avec toi, nous frapperons nos adversaires ; par ton nom, nous foulerons ceux qui s’élèvent contre nous.

Car ce n’est pas en mon arc que je me confie, et mon épée ne me sauvera point ;

Car tu nous as sauvés de nos adversaires, et tu rends confus ceux qui nous haïssent.

En Dieu nous nous glorifierons tout le jour, et nous célébrerons ton nom à toujours. Sélah.


Alors que les psaumes du premier livre étaient presque tous de David, ceux qui nous occupent (Ps. 42 à 49) ont été composés par les fils de Coré, ces objets de la grâce, qui avaient été épargnés dans le châtiment de leur père (voir Nomb. 26, 11). C’est pourquoi il est remarquable d’entendre ces hommes rappeler les merveilles accomplies par Dieu « aux jours d’autrefois ». Car mieux que personne, ils sont en mesure d’apprécier et de célébrer la divine miséricorde. Non, ce n’est pas l’épée des fils d’Israël qui a pu les sauver et leur donner la possession du pays (il suffit de penser au passage de la mer Rouge et à la prise de Jéricho). Et le rappel des grandes délivrances du passé est une leçon pour ces fidèles. Pas plus que leurs pères, ils ne peuvent se confier dans leurs propres armes pour vaincre (v. 6). « Avec toi » et « par ton nom » (v. 5 ; Os. 1, 7), voilà les seules ressources du croyant. — Une autre différence avec le premier livre est l’emploi ici du nom de Dieu (Élohim), alors que jusqu’au psaume 41, il était question de l’Éternel (Jéhovah). C’est la triste preuve que maintenant, les fidèles n’ont plus de relations avec le culte officiel, devenu apostat. L’alliance garantie par le nom de l’Éternel est rompue (Exo. 6, 3, 6-8), mais le croyant fait encore appel au Dieu suprême.