Année 4, 4 janvier

Psaume 44, 9-26

* Mais tu nous as rejetés et rendus confus, et tu ne sors plus avec nos armées ;

Tu nous as fait retourner en arrière devant l’adversaire, et ceux qui nous haïssent ont pillé pour eux-mêmes ;

Tu nous as livrés comme des brebis [destinées] à être mangées, et tu nous as dispersés parmi les nations ;

Tu as vendu ton peuple pour rien, et tu ne t’es pas agrandi par leur prix ;

Tu nous as mis en opprobre chez nos voisins, en risée et en raillerie auprès de nos alentours ;

Tu nous as mis comme proverbe parmi les nations, comme hochement de tête parmi les peuples.

Tout le jour ma confusion est devant moi, et la honte de ma face m’a couvert,

À cause de la voix de celui qui outrage et qui injurie, à cause de l’ennemi et du vengeur.

* Tout cela nous est arrivé, et nous ne t’avons pas oublié, et nous n’avons pas été infidèles à ton alliance.

Notre cœur ne s’est pas retiré en arrière, et nos pas n’ont point dévié de ton sentier ;

Quoique tu nous aies écrasés dans le lieu des chacals, et que tu nous aies couverts de l’ombre de la mort.

Si nous avions oublié le nom de notre Dieu, et étendu nos mains vers un *dieu étranger,

Dieu ne s’en enquerrait-il pas ? car lui connaît les secrets du cœur.

Mais, à cause de toi, nous sommes mis à mort tous les jours, nous sommes estimés comme des brebis de tuerie.

* Éveille-toi ! Pourquoi dors-tu, Seigneur ? Réveille-toi ; ne nous rejette pas pour toujours.

Pourquoi caches-tu ta face, [et] oublies-tu notre affliction et notre oppression ?

Car notre âme est courbée jusque dans la poussière, notre ventre est attaché à la terre.

Lève-toi, aide-nous, et rachète-nous à cause de ta bonté.


Le ton du psaume change à partir du verset 9. Au lieu de continuer de regarder à Dieu, à la lumière de Sa face et à la puissance de Son nom (v. 3, 5), les fidèles considèrent les épreuves qui les ont atteints. L’âme du racheté n’est pas toujours sur les lieux élevés, nous le savons tous par expérience. — Cependant, la foi de ces croyants n’est pas renversée ; ils savent attribuer à Dieu tout ce qui leur est arrivé, et reçoivent les coups comme venant de Sa main (Job 1, 21). Leur conscience est droite ; non seulement leurs pas n’ont pas dévié du sentier de l’obéissance, mais leur cœur ne s’est pas retiré en arrière (v. 18). Et Dieu en est témoin, Lui qui connaît les secrets du cœur. N’oublions jamais ce verset 21. — À quoi correspond l’étrange expression du verset 22 : être « mis à mort tous les jours » ? Sa citation, en Romains 8, 36, nous aide à la comprendre : c’est être rappelé, par le moyen des épreuves, au sentiment de notre néant, de notre totale incapacité. Mais le même passage nous invite à en réaliser aussi la contrepartie triomphante : « au contraire, dans toutes ces choses, nous sommes plus que vainqueurs par celui qui nous a aimés » (Rom. 8, 37).