Année 4, 1 février

Psaume 69, 1-19

Au chef de musique. Sur Shoshannim. De David.

Sauve-moi, ô Dieu ! car les eaux [me] sont entrées jusque dans l’âme.

Je suis enfoncé dans une boue profonde, et il n’y a pas où prendre pied ; je suis entré dans la profondeur des eaux, et le courant me submerge.

Je suis las de crier ; mon gosier est desséché ; mes yeux se consument, pendant que j’attends mon Dieu.

Ceux qui me haïssent sans cause sont plus nombreux que les cheveux de ma tête ; ceux qui voudraient me perdre, qui sont à tort mes ennemis, sont puissants ; ce que je n’avais pas ravi, je l’ai alors rendu.

* Ô Dieu ! tu connais ma folie, et mes fautes ne te sont pas cachées.

Que ceux qui s’attendent à toi ne soient pas rendus honteux à cause de moi, Seigneur, Éternel des armées ! Que ceux qui te cherchent ne soient pas rendus confus à cause de moi, ô Dieu d’Israël !

Car à cause de toi j’ai porté l’opprobre, la confusion a couvert mon visage.

Je suis devenu un étranger à mes frères, et un inconnu aux fils de ma mère ;

Car le zèle de ta maison m’a dévoré, et les outrages de ceux qui t’outragent sont tombés sur moi.

Et j’ai pleuré, mon âme était dans le jeûne ; et cela m’a été en opprobre.

J’ai pris aussi un sac pour mon vêtement, et je leur suis devenu un proverbe.

Ceux qui sont assis dans la porte parlent contre moi, et je sers de chanson aux buveurs.

Mais, pour moi, ma prière s’adresse à toi, Éternel, en un temps agréé. — Ô Dieu ! selon la grandeur de ta bonté, réponds-moi selon la vérité de ton salut.

Délivre-moi du bourbier, et que je n’y enfonce point ; que je sois délivré de ceux qui me haïssent et des profondeurs des eaux.

Que le courant des eaux ne me submerge pas, et que la profondeur ne m’engloutisse pas, et que le puits ne ferme pas sa gueule sur moi.

Réponds-moi, ô Éternel ! car ta gratuité est bonne ; selon la grandeur de tes compassions, tourne-toi vers moi ;

Et ne cache pas ta face de ton serviteur, car je suis en détresse. Hâte-toi, réponds-moi.

Approche-toi de mon âme, sois son rédempteur ; rachète-moi à cause de mes ennemis.

Toi, tu connais mon opprobre, et ma honte, et ma confusion : tous mes adversaires sont devant toi.


Le psaume 68 nous a montré Christ élevé au ciel en vainqueur, recevant des dons glorieux (v. 18). Le psaume 69 nous Le présente abaissé, dans la honte et l’indicible douleur, rendant ce qu’Il n’avait pas ravi (v. 4). Nous avons déjà trouvé, dans cet ordre, le psaume 21 précédant le psaume 22, afin que nul ne se trompe quant à la personne que nous considérons ensuite au milieu de telles souffrances. Comme l’arche frayant au peuple un chemin à travers le fleuve du Jourdain (fleuve de la mort), Christ s’avance, prenant sur Lui-même le fardeau des fautes, « la folie » de Son peuple (v. 5). Il enfonce dans la boue profonde du péché, dans la profondeur des eaux du jugement (v. 2) ; Il voit l’affreux puits de la mort menaçant de L’engloutir (v. 15) ; mais Il ne cesse, malgré tout cela, d’élever Sa prière à Son Dieu (v. 13). — La citation du verset 9 en Romains 15, 3 nous invite à imiter ce grand modèle, qui n’a jamais cherché à plaire à Lui-même, à se soustraire à des outrages qui concernaient Son Père (Matt. 27, 43). — Il demande aussi que son épreuve ne soit pas une pierre d’achoppement pour les croyants, lorsqu’ils verront un tel fidèle plongé dans une telle détresse (v. 6).