Année 4, 15 février

Psaume 78, 40-72

* Que de fois ils l’irritèrent dans le désert, [et] le provoquèrent dans le lieu désolé !

Et ils recommencèrent et tentèrent *Dieu, et affligèrent le Saint d’Israël :

Ils ne se souvinrent pas de sa main au jour où il les avait délivrés de l’oppresseur,

Lorsqu’il mit ses signes en Égypte, et ses prodiges dans les campagnes de Tsoan,

Et qu’il changea en sang leurs canaux et leurs courants d’eau, de sorte qu’ils n’en pussent pas boire ;

Il envoya contre eux des mouches qui les dévorèrent, et des grenouilles qui les détruisirent ;

Et il livra leurs fruits à la locuste, et leur travail à la sauterelle.

Il fit périr leurs vignes par la grêle, et leurs sycomores par les grêlons ;

Et il livra leur bétail à la grêle, et leurs troupeaux à la foudre.

Il envoya sur eux l’ardeur de sa colère, la fureur, et l’indignation, et la détresse, une troupe d’anges de malheur.

Il fraya un chemin à sa colère ; il ne préserva pas leurs âmes de la mort, et livra leur vie à la peste ;

Et il frappa tout premier-né en Égypte, les prémices de la vigueur dans les tentes de Cham.

Et il fit partir son peuple comme des brebis, et les mena comme un troupeau dans le désert ;

Et il les conduisit sains et saufs, et ils furent sans crainte ; et la mer couvrit leurs ennemis.

Et il les introduisit dans les confins de sa sainte [terre], cette montagne que sa droite s’est acquise.

Et il chassa de devant eux les nations, et leur partagea un héritage, et fit habiter dans leurs tentes les tribus d’Israël.

* Mais ils tentèrent et irritèrent le Dieu Très-haut, et ne gardèrent pas ses témoignages,

Et se retirèrent, et agirent infidèlement, comme leurs pères ; ils tournèrent comme un arc trompeur.

Et ils le provoquèrent à colère par leurs hauts lieux, et l’émurent à jalousie par leurs images taillées.

Dieu l’entendit, et se mit en grande colère, et il méprisa fort Israël.

Et il abandonna la demeure de Silo, la tente où il avait habité parmi les hommes ;

Et il livra à la captivité sa force, et sa magnificence en la main de l’ennemi ;

Et il livra son peuple à l’épée, et se mit en grande colère contre son héritage :

Le feu dévora leurs jeunes hommes, et leurs vierges ne furent pas célébrées ;

Leurs sacrificateurs tombèrent par l’épée, et leurs veuves ne se lamentèrent pas.

* Alors le Seigneur s’éveilla comme un homme qui dort, et comme un homme puissant qui, [animé] par le vin, pousse des cris.

Et il frappa ses ennemis par derrière, il les livra à un opprobre éternel.

Et il méprisa la tente de Joseph, et ne choisit pas la tribu d’Éphraïm ;

Mais il choisit la tribu de Juda, la montagne de Sion qu’il aima.

Et il bâtit son sanctuaire comme des lieux très hauts, comme la terre qu’il a fondée pour toujours.

Et il choisit David, son serviteur, et le prit des parcs des brebis ;

Il le fit venir d’auprès des brebis qui allaitent, pour paître Jacob, son peuple, et Israël, son héritage.

Et il les fit paître selon l’intégrité de son cœur, et les conduisit par l’intelligence de ses mains.


Le manque de mémoire du peuple, et son ingratitude, amènent Dieu à reprendre à ses débuts le récit de ce qu’Il a fait pour lui. Les plaies d’Égypte sont rappelées jusqu’au verset 51, puis le départ (v. 52), le voyage (v. 53), et l’entrée du peuple en Canaan (v. 54). Le verset 55 résume le livre de Josué, tandis que les versets suivants nous replacent au temps des Juges et du premier livre de Samuel. Les versets 60, 61 font allusion à la prise de l’arche par les Philistins (1 Sam. 4). Nous voyons alors le Seigneur intervenir de nouveau d’une triple manière : Il frappe Ses ennemis (v. 66) ; Il met de côté les dix tribus infidèles, personnifiées par Joseph et Éphraïm (v. 67 ; historiquement, il s’agit de la royauté de Saül et de ceux qui l’ont suivi : 2 Sam. 2, 8-11). Enfin, Exode 15, 17 s’accomplit (v. 69), et Juda est élevé, parce qu’elle est la tribu royale de David. Le libre choix de Dieu et Sa grâce sont exaltés (comp. Jean 15, 16 et Rom. 9, 15), car il n’est mentionné nulle part que cette tribu fut moins coupable que les autres. Mais elle est indissolublement unie à Celui qui est l’Oint de l’Éternel, et c’est aussi à ce titre que Dieu nous choisit et nous aime (v. 68 : nous appartenons à Christ, Son Bien-aimé ; comp. Jean 17, 6, 9, 10).