Année 4, 16 février

Psaume 79

Psaume d’Asaph.

Ô Dieu ! les nations sont entrées dans ton héritage ; elles ont profané ton saint temple ; elles ont mis Jérusalem en monceaux de pierres.

Elles ont donné les cadavres de tes serviteurs en pâture aux oiseaux des cieux, la chair de tes saints aux bêtes de la terre ;

Elles ont versé leur sang comme de l’eau tout autour de Jérusalem, et il n’y a eu personne pour les enterrer.

Nous avons été en opprobre à nos voisins, en risée et en raillerie auprès de nos alentours.

* Jusques à quand, ô Éternel ? Seras-tu en colère à toujours ? Ta jalousie brûlera-t-elle comme le feu ?

Verse ta fureur sur les nations qui ne t’ont pas connu, et sur les royaumes qui n’invoquent pas ton nom ;

Car on a dévoré Jacob, et on a dévasté sa demeure.

Ne te souviens pas contre nous des iniquités anciennes ; que tes compassions viennent en hâte au-devant de nous, car nous sommes devenus fort misérables.

Aide-nous, ô Dieu de notre salut ! à cause de la gloire de ton nom ; et délivre-nous, et pardonne nos péchés, à cause de ton nom.

Pourquoi les nations diraient-elles : Où est leur Dieu ? Qu’elle soit connue parmi les nations, devant nos yeux, la vengeance du sang de tes serviteurs qui a été versé.

Que le gémissement du prisonnier vienne devant toi ; selon la grandeur de ton bras garantis ceux qui sont voués à la mort ;

Et rends à nos voisins sept fois dans leur sein l’opprobre qu’ils ont jeté sur toi, Seigneur !

Mais nous, ton peuple et le troupeau de ta pâture, nous te célébrerons à toujours ; de génération en génération nous raconterons ta louange.


Ce psaume traduit les sentiments et les prières du résidu d’Israël, quand les nations auront envahi la Palestine et profané le temple. Les fidèles se lamentent : ils sont des objets de risée et de raillerie pour leurs voisins (v. 4 ; comp. Ps. 80, 6 et 44, 13). Dans nos pays, où l’oppression de jadis a fait place à la tolérance religieuse, la moquerie reste une des armes modernes de la persécution. Le chrétien fidèle sera traité de fanatique, d’orgueilleux ou d’illuminé. Nous n’y échapperons pas, si nous voulons rester séparés du monde. Toutefois, en plus des ennemis du dehors, le croyant qui n’est pas affranchi peut avoir affaire à des accusateurs au-dedans de lui-même. Ce sont les iniquités anciennes qui reviennent en mémoire, car l’épreuve est souvent l’occasion d’un pénible examen de conscience. Alors l’âme, qui sent sa misère (fin du v. 8), fait appel aux compassions d’en haut. « Aide-nous, ô Dieu de notre salut ! à cause de la gloire de ton nom… et pardonne nos péchés, à cause de ton nom » (v. 9). Notre position de rachetés est bien différente, mais c’est aussi à cause de Son nom, parce qu’Il est fidèle et juste envers Son Fils Jésus Christ, que Dieu pardonne nos péchés et nous purifie de toute iniquité (1 Jean 1, 9).