Année 4, 16 mars

Ézéchiel 16, 44-63

Voici, tous ceux qui font des proverbes feront un proverbe sur toi, disant : Telle mère, telle fille ! Tu es la fille de ta mère qui avait en horreur son mari et ses enfants ; et tu es la sœur de tes sœurs qui avaient en horreur leurs maris et leurs enfants. Votre mère était une Héthienne, et votre père était un Amoréen. Et ta sœur, l’aînée, c’est Samarie qui demeure à ta gauche, elle et ses filles ; et ta jeune sœur qui demeure à ta droite, c’est Sodome et ses filles. Mais tu n’as pas marché dans leurs voies, et tu n’as pas fait selon leurs abominations ; mais, comme si c’était bien peu, tu t’es corrompue dans toutes tes voies plus qu’elles. Je suis vivant, dit le Seigneur, l’Éternel, que Sodome ta sœur, elle et ses filles, n’a pas fait comme tu as fait, toi et tes filles ! Voici, c’est ici l’iniquité de ta sœur Sodome : orgueil, abondance de pain et insouciant repos, elle les a possédés, elle et ses filles ; mais elle n’a pas fortifié la main de l’affligé et du pauvre. Elles se sont élevées et ont commis des abominations devant moi ; et je les ai ôtées lorsque je l’ai vu. Et Samarie n’a pas péché selon la moitié de tes péchés ; tu as multiplié plus qu’elles tes abominations, et tu as justifié tes sœurs par toutes tes abominations que tu as commises. Toi aussi, toi qui as jugé tes sœurs, porte ta confusion à cause de tes péchés, par lesquels tu as agi plus abominablement qu’elles ; elles sont plus justes que toi. Et toi aussi, sois honteuse et porte ta confusion, parce que tu as justifié tes sœurs.

Et je tournerai [en délivrance] leur captivité, la captivité de Sodome et de ses filles, et la captivité de Samarie et de ses filles, et la captivité de tes captifs au milieu d’elles, afin que tu portes ta confusion, et que tu sois confuse de tout ce que tu as fait, en ce que tu les consoles. Et tes sœurs, Sodome et ses filles, retourneront à leur ancien état, et Samarie et ses filles retourneront à leur ancien état ; et toi et tes filles, vous retournerez à votre ancien état. Et Sodome, ta sœur, n’a pas été mentionnée par ta bouche, au jour de ton orgueil, avant que ton iniquité fût découverte, comme au temps des outrages des filles d’Aram et de toutes celles d’alentour, des filles des Philistins, qui te méprisaient de toutes parts. Ton infamie et tes abominations, tu les portes, dit l’Éternel. Car ainsi dit le Seigneur, l’Éternel : Je te ferai comme tu as fait, toi qui a méprisé le serment et rompu l’alliance.

Mais je me souviendrai de mon alliance avec toi dans les jours de ta jeunesse, et j’établirai pour toi une alliance éternelle. Et tu te souviendras de tes voies ; et tu seras confuse, quand tu recevras tes sœurs, tes aînées, avec celles qui sont plus jeunes que toi, et que je te les donnerai pour filles, mais non pas selon ton alliance. Et j’établirai mon alliance avec toi, et tu sauras que je suis l’Éternel ; afin que tu te souviennes, et que tu sois honteuse, et que tu n’ouvres plus la bouche, à cause de ta confusion, quand je te pardonnerai tout ce que tu as fait, dit le Seigneur, l’Éternel.


La relation de Jérusalem avec l’Éternel aggrave terriblement ses péchés. À cet égard, Sodome était moins coupable qu’elle, et même Samarie, qui était pourtant, de la part des Juifs, l’objet du plus profond mépris (v. 52 ; Jean 4, 9). Nous savons d’ailleurs que Satan fait parfois tomber ceux qui sont en relation avec Dieu plus bas que les autres hommes, car à travers eux, c’est la gloire du Seigneur qu’il cherche à ternir. L’état de péché décrit au verset 49 doit nous faire réfléchir : « orgueil, abondance de pain et insouciant repos »… avec pour conséquence inévitable l’égoïsme. C’est d’un tel point de départ que Sodome en est venue aux affreux péchés qui ont amené sa « totale subversion » (2 Pier. 2, 6). Eh bien ! contrairement à toute attente, les versets 60-63 nous apprennent que tel n’est pas le sort final qui attend l’ingrate Jérusalem. Son infidélité n’a pu changer la fidélité de son Époux divin. La cité coupable sera, une fois encore, l’objet d’une miséricorde plus grande même que celle du commencement. Oui, nous restons confondus devant les derniers mots de ce chapitre, rempli de tant de crimes et d’abominations : « Quand je te pardonnerai tout ce que tu as fait, dit le Seigneur, l’Éternel » (v. 63 ; Rom. 11, 33).