Année 4, 26 avril

Luc 1, 39-56

Et Marie, se levant en ces jours-là, s’en alla en hâte au pays des montagnes, dans une ville de Juda. Et elle entra dans la maison de Zacharie et salua Élisabeth. Et il arriva, comme Élisabeth entendait la salutation de Marie, que le petit enfant tressaillit dans son ventre ; et Élisabeth fut remplie de l’Esprit Saint, et elle s’écria à haute voix et dit : Tu es bénie entre les femmes, et béni est le fruit de ton ventre ! Et d’où me vient ceci, que la mère de mon Seigneur vienne vers moi ? Car voici, dès que la voix de ta salutation est parvenue à mes oreilles, le petit enfant a tressailli de joie dans mon ventre. Et bienheureuse est celle qui a cru ; car il y aura un accomplissement des choses qui lui ont été dites de la part du *Seigneur.

Et Marie dit : Mon âme magnifie le *Seigneur, et mon esprit s’est réjoui en Dieu mon Sauveur, car il a regardé l’humble état de son esclave ; car voici, désormais toutes les générations me diront bienheureuse ; car le Puissant m’a fait de grandes choses, et son nom est saint ; et sa miséricorde est de générations en générations sur ceux qui le craignent. Il a agi puissamment par son bras ; il a dispersé les orgueilleux dans la pensée de leur cœur ; il a fait descendre les puissants de leurs trônes, et il a élevé les petits ; il a rempli de biens ceux qui avaient faim, et il a renvoyé les riches à vide ; il a pris la cause d’Israël, son serviteur, pour se souvenir de sa miséricorde (selon qu’il avait parlé à nos pères) envers Abraham et envers sa semence, à jamais. — Et Marie demeura avec elle environ trois mois ; et elle s’en retourna en sa maison.


Empressée de partager l’heureux message avec celle dont l’ange vient de lui parler, Marie se rend chez sa parente Élisabeth. Quel entretien a lieu alors entre ces deux femmes ! Il illustre Malachie 3, 16 : « Alors ceux qui craignent l’Éternel ont parlé l’un à l’autre… ». Ce qui les occupe, c’est la gloire de Dieu, l’accomplissement de Ses promesses, les bénédictions accordées à la foi. Avons-nous de tels sujets de conversation, lorsque nous nous rencontrons entre enfants de Dieu ? — « Bienheureuse est celle qui a cru… », s’écrie Élisabeth, et Marie répond : « Mon esprit s’est réjoui en Dieu mon Sauveur… » (v. 47). Voilà qui suffit à prouver que Marie n’a pas été sauvée autrement que par la foi. Pécheresse, elle avait besoin, comme tous les hommes, du Sauveur qui allait naître d’elle. Elle ajoute : « Il a regardé l’humble état de son esclave » (v. 48). Malgré l’honneur exceptionnel que Dieu lui fait, Marie reste à sa place devant Lui. Que penserait-elle du culte dont elle est devenue l’objet, dans la chrétienté ? — « Il a renvoyé les riches à vide ». Dieu ne renvoie à vide que ceux qui sont remplis d’eux-mêmes. Remarquons combien le beau cantique de Marie ressemble à celui d’Anne (1 Sam. 2).