Année 4, 9 mai

Luc 6, 1-19

Or il arriva, au sabbat second-premier, qu’il passait par des blés ; et ses disciples arrachaient des épis et les mangeaient, les froissant entre leurs mains. Et quelques-uns des pharisiens leur dirent : Pourquoi faites-vous ce qu’il n’est pas permis de faire au jour de sabbat ? Et Jésus, répondant, leur dit : N’avez-vous pas même lu ce que fit David quand il eut faim, lui et ceux qui étaient avec lui ; comment il entra dans la maison de Dieu, et prit les pains de proposition, et en mangea, et en donna aussi à ceux qui étaient avec lui, quoiqu’il ne soit pas permis d’en manger, sinon aux sacrificateurs seuls ? Et il leur dit : Le fils de l’homme est seigneur aussi du sabbat.

Et il arriva aussi, un autre sabbat, qu’il entra dans la synagogue et qu’il enseignait. Et il y avait là un homme, et sa main droite était sèche. Et les scribes et les pharisiens observaient s’il guérirait en un jour de sabbat, afin qu’ils trouvassent de quoi l’accuser. Et lui connut leurs pensées et dit à l’homme qui avait la main sèche : Lève-toi, et tiens-toi là devant tous. Et s’étant levé, il se tint là. Jésus donc leur dit : Je vous demanderai s’il est permis, le jour de sabbat, de faire du bien ou de faire du mal, de sauver la vie ou de la perdre ? Et les ayant tous regardés à l’entour, il lui dit : Étends ta main. Et il fit ainsi ; et sa main fut rendue [saine] comme l’autre. Et ils en furent hors d’eux-mêmes, et s’entretenaient ensemble de ce qu’ils pourraient faire à Jésus.

Or il arriva, en ces jours-là, qu’il s’en alla sur une montagne pour prier. Et il passa toute la nuit à prier Dieu. Et quand le jour fut venu, il appela ses disciples. Et ayant choisi douze d’entre eux, lesquels il nomma aussi apôtres : Simon, qu’il nomma aussi Pierre, et André son frère ; Jacques et Jean ; Philippe et Barthélemy ; Matthieu et Thomas ; Jacques le [fils] d’Alphée, et Simon qui était appelé Zélote ; Jude [frère] de Jacques, et Judas Iscariote, qui aussi devint traître ; — et étant descendu avec eux, il s’arrêta dans un lieu uni, ainsi que la foule de ses disciples et une grande multitude de peuple de toute la Judée et de Jérusalem, et de la contrée maritime de Tyr et de Sidon, qui étaient venus pour l’entendre et pour être guéris de leurs maladies ; ceux aussi qui étaient tourmentés par des esprits immondes furent guéris ; et toute la foule cherchait à le toucher, car il sortait de lui de la puissance, et elle les guérissait tous.


Le Seigneur Jésus était venu introduire un nouvel ordre de choses. Mais Israël trouvait meilleur l’ancien régime de la loi (comp. chap. 5, 39). L’homme est tel, qu’il préfère des ordonnances, parce qu’elles lui permettent de se glorifier, en les accomplissant tant soit peu ; tandis que la grâce l’humilie, en le considérant perdu. Pour ce motif, les Juifs tenaient fortement au sabbat, et le Seigneur donne à ce sujet deux leçons aux pharisiens : l’une tirée des Écritures et de l’histoire d’Israël (v. 3, 4), l’autre de Son propre exemple d’amour (v. 9, 10). Seul effet sur leurs cœurs : ils trament un complot pour se débarrasser de Lui ! — Puis le Maître désigne Ses apôtres ; mais, avant de le faire, Il prie une nuit entière. Quelle importance avait ce choix, pour l’œuvre qui devait être accomplie ensuite ! Le Seigneur Jésus connaissait le caractère naturel de tous Ses disciples, ce que chacun avait à acquérir et à abandonner… Il les connaissait, mais Il les aimait, comme Il vous connaît et vous aime (Jean 10, 14, 27). — Et puis, il s’agissait, pour Celui qui savait toutes choses, de prendre avec Lui le traître Judas ! Mais là encore triomphe Sa soumission parfaite. Jésus était venu accomplir les Écritures.