Année 4, 10 mai

Luc 6, 20-38

Et lui, élevant les yeux vers ses disciples, dit : Bienheureux, vous pauvres, car à vous est le royaume de Dieu ; bienheureux, vous qui maintenant avez faim, car vous serez rassasiés ; bienheureux, vous qui pleurez maintenant, car vous rirez. Vous êtes bienheureux quand les hommes vous haïront, et quand ils vous retrancheront [de leur société], et qu’ils vous insulteront et rejetteront votre nom comme mauvais, à cause du fils de l’homme. Réjouissez-vous en ce jour-là et tressaillez de joie, car voici, votre récompense est grande dans le ciel, car leurs pères en ont fait de même aux prophètes. Mais malheur à vous, riches, car vous avez votre consolation ; malheur à vous qui êtes rassasiés, car vous aurez faim ; malheur à vous qui riez maintenant, car vous mènerez deuil et vous pleurerez. Malheur [à vous] quand tous les hommes diront du bien de vous, car leurs pères en ont fait de même aux faux prophètes. Mais à vous qui écoutez, je vous dis : Aimez vos ennemis ; faites du bien à ceux qui vous haïssent ; bénissez ceux qui vous maudissent ; priez pour ceux qui vous font du tort. À celui qui te frappe sur une joue, présente aussi l’autre ; et si quelqu’un t’ôte ton manteau, ne l’empêche pas [de prendre] aussi ta tunique. Donne à tout homme qui te demande, et à celui qui t’ôte ce qui t’appartient, ne le redemande pas. Et comme vous voulez que les hommes vous fassent, vous aussi faites-leur de même. Et si vous aimez ceux qui vous aiment, quel gré vous en saura-t-on ? car les pécheurs aussi aiment ceux qui les aiment. Et si vous faites du bien à ceux qui vous font du bien, quel gré vous en saura-t-on ? car les pécheurs aussi en font autant. Et si vous prêtez à ceux de qui vous espérez recevoir, quel gré vous en saura-t-on ? car les pécheurs aussi prêtent aux pécheurs, afin qu’ils reçoivent la pareille. Mais aimez vos ennemis, et faites du bien, et prêtez sans en rien espérer ; et votre récompense sera grande, et vous serez les fils du Très-haut ; car il est bon envers les ingrats et les méchants. Soyez donc miséricordieux, comme aussi votre Père est miséricordieux ; et ne jugez pas, et vous ne serez point jugés ; ne condamnez pas, et vous ne serez point condamnés ; acquittez, et vous serez acquittés ; donnez, et il vous sera donné : on vous donnera dans le sein bonne mesure, pressée et secouée, et qui débordera ; car de la même mesure dont vous mesurerez, il vous sera mesuré en retour.


Combien nous nous sentons repris par ces enseignements du Maître. Laissons-les pénétrer dans nos cœurs, et surtout, vivons-les ! La plupart de ces paroles se trouvent en Matthieu 5 à 7 ; mais ici, elles sont plus personnelles. Ce n’est pas : « bienheureux ceux qui… », mais « bienheureux vous… ». — Le verset 31 résume les exhortations adressées « à vous qui écoutez » (v. 27) : « Comme vous voulez que les hommes vous fassent, vous aussi faites-leur de même » (v. 31). Que nos semblables seraient bien traités, si nous obéissions à cette parole (S.P.) ! — Tous ces traits de caractère sont étrangers à notre nature orgueilleuse, égoïste et impatiente. Le Seigneur souligne qu’ils sont ceux de Dieu même, et nous feront reconnaître comme les enfants du Père céleste… sur la terre (versets 35 fin et 36). Nous n’aurons plus, en effet, l’occasion de les manifester au ciel, puisqu’il n’y aura là-haut ni ennemis à aimer, ni injustices à supporter, ni misères à soulager. Notre responsabilité et notre privilège, c’est de ressembler à Jésus ici-bas, de refléter la douceur, l’amour, l’humilité, la patience, du parfait modèle « qui, lorsqu’on l’outrageait ne rendait pas d’outrage, quand il souffrait, ne menaçait pas… » (1 Pier. 2, 21, 23).