Année 4, 12 mai

Luc 7, 1-17

Or, quand il eut achevé tous ses discours, le peuple l’entendant, il entra dans Capernaüm. Et l’esclave d’un certain centurion, à qui il était fort cher, était malade et s’en allait mourir. Et ayant ouï parler de Jésus, il envoya vers lui des anciens des Juifs, le priant de venir sauver son esclave. Et étant venus à Jésus, ils le priaient instamment, disant : Il est digne que tu lui accordes cela, car il aime notre nation et nous a lui-même bâti la synagogue. Et Jésus alla avec eux. Et déjà comme il n’était plus guère loin de la maison, le centurion envoya des amis vers lui, lui disant : Seigneur, ne te donne pas de fatigue, car je ne suis pas digne que tu entres sous mon toit ; c’est pourquoi je ne me suis pas cru digne moi-même non plus d’aller vers toi ; mais dis une parole et mon serviteur sera guéri. Car moi aussi, je suis un homme placé sous l’autorité [d’autrui], ayant sous moi des soldats ; et je dis à l’un : Va, et il va ; et à un autre : Viens, et il vient ; et à mon esclave : Fais cela, et il le fait. Et Jésus, ayant entendu ces choses, l’admira ; et se tournant vers la foule qui le suivait, il dit : Je vous dis que je n’ai pas trouvé, même en Israël, une si grande foi. Et ceux qui avaient été envoyés, s’en étant retournés à la maison, trouvèrent bien portant l’esclave malade.

Et le jour suivant, il arriva que [Jésus] allait à une ville appelée Naïn, et plusieurs de ses disciples et une grande foule allaient avec lui. Et comme il approchait de la porte de la ville, voici, on portait dehors un mort, fils unique de sa mère, et elle était veuve ; et une foule considérable de la ville était avec elle. Et le Seigneur, la voyant, fut ému de compassion envers elle et lui dit : Ne pleure pas. Et s’approchant, il toucha la bière ; et ceux qui la portaient s’arrêtèrent ; et il dit : Jeune homme, je te dis, lève-toi. Et le mort se leva sur son séant, et commença à parler ; et il le donna à sa mère. Et ils furent tous saisis de crainte, et ils glorifiaient Dieu, disant : Un grand prophète a été suscité parmi nous, et Dieu a visité son peuple. Et le bruit de ce fait se répandit à son sujet dans toute la Judée et dans tout le pays d’alentour.


Quels nobles sentiments nous trouvons, chez le centurion de Capernaüm : grande affection pour un simple esclave ; bienveillance envers Israël ; humilité (« je ne suis pas digne… », déclare-t-il ; comp. v. 4) ; sens de l’autorité et du devoir, acquis par la vie militaire (v. 8) ! Mais ce ne sont pas ces qualités morales que le Seigneur admire ; c’est la foi de cet étranger. Jésus la cite en exemple. La foi n’existe que par l’objet sur lequel elle s’appuie : ici, la toute-puissance du Seigneur. Plus l’objet sera connu dans sa grandeur, plus grande sera la foi. Que Christ soit grand pour notre cœur ! — En approchant de Naïn, le Seigneur, et la foule qui L’accompagne, croisent un autre cortège. C’est un enterrement, comme ceux qu’on voit dans les rues (Eccl. 12, 5 fin : terrible rappel que la mort constitue les gages du péché). Mais celui-ci est particulièrement triste, car il s’agit du fils unique d’une veuve. Ému de compassion, Jésus commence par consoler la pauvre mère. Puis Il touche le cercueil (de même qu’Il a touché le lépreux, au chap. 5, 13, sans en être souillé ; comp. Nomb. 19, 11). Et voilà ce mort qui s’assied et commence à parler ! — N’oublions pas que la confession de bouche est une preuve nécessaire de la vie qui est en nous (Rom. 10, 9).