Année 4, 27 mai

Luc 11, 37-54

Et comme il parlait, un pharisien le pria de dîner chez lui ; et entrant, il se mit à table. Mais le pharisien, voyant [cela], s’étonna parce qu’il ne s’était pas premièrement lavé avant le dîner. Et le Seigneur lui dit : Pour vous, pharisiens, vous nettoyez le dehors de la coupe et du plat, mais au-dedans vous êtes pleins de rapine et de méchanceté. Insensés ! celui qui a fait le dehors, n’a-t-il pas fait le dedans aussi ? Mais donnez l’aumône de ce que vous avez ; et voici, toutes choses vous seront nettes. Mais malheur à vous, pharisiens ! car vous payez la dîme de la menthe et de la rue et de toute sorte d’herbe, et vous négligez le jugement et l’amour de Dieu : il fallait faire ces choses-ci, et ne pas laisser celles-là. Malheur à vous, pharisiens ! car vous aimez les premiers sièges dans les synagogues, et les salutations dans les places publiques. Malheur à vous ! car vous êtes comme les sépulcres qui ne paraissent pas ; et les hommes, marchant dessus, n’en savent rien. Et l’un des docteurs de la loi, répondant, lui dit : Maître, en disant ces choses tu nous dis aussi des injures. Et il dit : À vous aussi, malheur, docteurs de la loi ! car vous chargez les hommes de fardeaux difficiles à porter, et vous-mêmes vous ne touchez pas ces fardeaux d’un seul de vos doigts. Malheur à vous ! car vous bâtissez les tombeaux des prophètes, et vos pères les ont tués. Vous rendez donc témoignage aux œuvres de vos pères et vous y prenez plaisir ; car eux, ils les ont tués, et vous, vous bâtissez leurs tombeaux. C’est pourquoi aussi la sagesse de Dieu a dit : Je leur enverrai des prophètes et des apôtres, et ils en tueront et en chasseront par des persécutions : afin que le sang de tous les prophètes qui a été versé depuis la fondation du monde soit redemandé à cette génération, depuis le sang d’Abel jusqu’au sang de Zacharie, qui périt entre l’autel et la maison : oui, vous dis-je, il sera redemandé à cette génération. Malheur à vous, les docteurs de la loi ! car vous avez enlevé la clef de la connaissance : vous n’êtes pas entrés vous-mêmes, et vous avez empêché ceux qui entraient. Et comme il leur disait ces choses, les scribes et les pharisiens se mirent à le presser fortement ; et ils le provoquaient à parler de plusieurs choses, lui dressant des pièges, et cherchant à surprendre quelque chose de sa bouche, afin de l’accuser.


Pour la seconde fois, Jésus se trouve invité à la table d’un pharisien (comp. chap. 7, 36). Et ici encore, Son hôte se permet des critiques à Son sujet. Alors, dans un discours véhément, Celui qui connaît les cœurs dénonce la méchanceté et l’hypocrisie de cette classe, responsable du peuple. Tout en se donnant une pieuse apparence aux yeux des hommes, ces pharisiens et ces docteurs de la loi cachaient un état intérieur de corruption et de mort, comme un sépulcre sur lequel on marche sans s’en apercevoir. — Qui oserait jamais parler aussi sévèrement à quelqu’un qui l’a invité ? Mais, selon le témoignage des pharisiens eux-mêmes, Jésus était vrai et ne s’embarrassait de personne, et n’avait pas égard à l’apparence des hommes (Matt. 22, 16). Quel exemple pour nous, qui savons si bien, par des paroles aimables (mais souvent si peu sincères), ménager notre réputation ! Sous prétexte de courtoisie, c’est faire preuve au fond de cette fausseté et de ce formalisme, que Jésus condamnait chez les pharisiens. — Ne pouvant contredire le Seigneur, Ses adversaires cherchent à Le trouver en faute. Quelques expressions du psaume 119 nous font connaître Ses prières, pendant qu’Il souffrait d’une telle opposition (v. 98, 110, 150…).