Année 4, 4 juin

Luc 14, 15-35

Et un de ceux qui étaient à table, ayant entendu ces choses, lui dit : Bienheureux celui qui mangera du pain dans le royaume de Dieu. Et il lui dit : Un homme fit un grand souper et y convia beaucoup de gens. Et à l’heure du souper, il envoya son esclave dire aux conviés : Venez, car déjà tout est prêt. Et ils commencèrent tous unanimement à s’excuser. Le premier lui dit : J’ai acheté un champ, et il faut nécessairement que je m’en aille et que je le voie ; je te prie, tiens-moi pour excusé. Et un autre dit : J’ai acheté cinq couples de bœufs, et je vais les essayer ; je te prie, tiens-moi pour excusé. Et un autre dit : J’ai épousé une femme, et à cause de cela je ne puis aller. Et l’esclave, s’en étant retourné, rapporta ces choses à son maître. Alors le maître de la maison, en colère, dit à son esclave : Va-t’en promptement dans les rues et dans les ruelles de la ville, et amène ici les pauvres, et les estropiés, et les aveugles, et les boiteux. Et l’esclave dit : Maître, il a été fait ainsi que tu as commandé, et il y a encore de la place. Et le maître dit à l’esclave : Va-t’en dans les chemins et [le long des] haies, et contrains [les gens] d’entrer, afin que ma maison soit remplie ; car je vous dis, qu’aucun de ces hommes qui ont été conviés ne goûtera de mon souper.

Et de grandes foules allaient avec lui. Et se tournant, il leur dit : Si quelqu’un vient à moi, et ne hait pas son père, et sa mère, et sa femme, et ses enfants, et ses frères, et ses sœurs, et même aussi sa propre vie, il ne peut être mon disciple. Et quiconque ne porte pas sa croix, et ne vient pas après moi, ne peut être mon disciple. Car quel est celui d’entre vous qui, voulant bâtir une tour, ne s’asseye premièrement et ne calcule la dépense, [pour voir] s’il a de quoi l’achever ? de peur que, en ayant jeté le fondement et n’ayant pu l’achever, tous ceux qui le voient ne se mettent à se moquer de lui, disant : Cet homme a commencé à bâtir, et il n’a pu achever. Ou, quel est le roi qui, partant pour faire la guerre à un autre roi, ne s’asseye premièrement et ne délibère s’il peut, avec dix mille [hommes], résister à celui qui vient contre lui avec vingt mille ? Autrement, pendant qu’il est encore loin, il lui envoie une ambassade et s’informe des [conditions] de paix. Ainsi donc, quiconque d’entre vous ne renonce pas à tout ce qu’il a, ne peut être mon disciple. Le sel donc est bon ; mais si le sel aussi a perdu sa saveur, avec quoi l’assaisonnera-t-on ? Il n’est propre, ni pour la terre, ni pour le fumier ; on le jette dehors. Qui a des oreilles pour entendre, qu’il entende.


De tous les gens conviés à ce grand souper, c’est à qui trouvera la plus mauvaise excuse. Attend-on, en effet, d’avoir acheté un champ pour le voir, des bœufs pour connaître leur force ? Celui qui venait de se marier aurait dû amener sa jeune femme au festin. En déclinant l’invitation, non seulement ils manquent la fête, mais ils offensent le maître de maison. — Au grand souper de Sa grâce, Dieu a convié d’abord le peuple juif, puis, sur son refus, tous ceux qui ne peuvent cacher leur pauvreté, leur infirmité, leur misère. Ce sont de telles créatures qui vont remplir Son ciel (comp. v. 21 fin avec v. 13). Il y reste encore des places vides… la vôtre, si vous ne l’avez pas déjà prise. — Le verset 26 nous apprend simplement que, si quelqu’un était empêché de devenir disciple de Christ, y compris par ses propres parents, cet obstacle deviendrait aussitôt haïssable. Il faut venir à Lui (v. 26), et ensuite venir après Lui (v. 27). Mais l’ennemi est puissant. Insensé celui qui se mettrait en route sans avoir calculé la dépense : celle-ci est grande, car il s’agit de renoncer à tout ce qu’on a (v. 33). Si on porte la croix, on ne peut se charger d’autres bagages. Mais le gain est incomparable : c’est Christ Lui-même (Phil. 3, 8).