Année 4, 14 juin

Luc 19, 11-28

Et comme ils entendaient ces choses, il ajouta et [leur] dit une parabole, parce qu’il était près de Jérusalem, et qu’ils pensaient que le royaume de Dieu allait immédiatement paraître. Il dit donc : Un homme noble s’en alla dans un pays éloigné, pour recevoir un royaume et revenir. Et ayant appelé dix de ses propres esclaves, il leur donna dix mines, et leur dit : Trafiquez jusqu’à ce que je vienne. Or ses concitoyens le haïssaient ; et ils envoyèrent après lui une ambassade, disant : Nous ne voulons pas que celui-ci règne sur nous. Et il arriva, à son retour, après qu’il eut reçu le royaume, qu’il commanda d’appeler auprès de lui ces esclaves auxquels il avait donné l’argent, afin qu’il sût combien chacun aurait gagné par son trafic. Et le premier se présenta, disant : Maître, ta mine a produit dix mines. Et il lui dit : Bien, bon esclave, parce que tu as été fidèle en ce qui est très peu de chose, aie autorité sur dix villes. Et le second vint, disant : Maître, ta mine a produit cinq mines. Et il dit aussi à celui-ci : Et toi, sois [établi] sur cinq villes. Et un autre vint, disant : Maître, voici ta mine, que j’ai gardée déposée dans un linge ; car je t’ai craint, parce que tu es un homme sévère : tu prends ce que tu n’as pas mis, et tu moissonnes ce que tu n’as pas semé. Il lui dit : Je te jugerai par ta propre parole, méchant esclave : tu savais que moi je suis un homme sévère, prenant ce que je n’ai pas mis et moissonnant ce que je n’ai pas semé ; et pourquoi n’as-tu pas mis mon argent à la banque, et quand je serais venu je l’eusse retiré avec l’intérêt ? Et il dit à ceux qui étaient présents : Ôtez-lui la mine et donnez-la à celui qui a les dix mines. — Et ils lui dirent : Seigneur, il a dix mines. — Car je vous dis qu’à quiconque a, il sera donné ; et à celui qui n’a pas, cela même qu’il a lui sera ôté. Mais ceux-là, mes ennemis, qui n’ont pas voulu que je régnasse sur eux, amenez-les ici et tuez-les devant moi.

Et ayant dit ces choses, il allait devant eux, montant à Jérusalem.


Cette parabole nous présente à la fois le rejet du Seigneur Jésus comme roi (v. 14), et la responsabilité des siens pendant le temps de Son absence. Dans celle des « talents », en Matthieu 25, chaque esclave a reçu une somme différente, selon la souveraineté du maître, mais la récompense est la même. Dans celle-ci, au contraire, une mine a été confiée à chaque esclave, tandis que la rémunération est proportionnelle à son activité. À chaque croyant, Dieu fait don du même salut, de la même Parole, du même Esprit, sans parler des grâces variées dispensées à chacun. En revanche, tous n’ont pas le même zèle pour faire valoir ces dons à la gloire de leur Maître absent. Car le secret du service, c’est l’amour éprouvé pour Celui que l’on sert. Plus cet amour est grand, plus grand est le dévouement. C’est parce qu’il haïssait son maître, le trouvant sévère et injuste, que le troisième serviteur n’a pas travaillé pour lui. Il représente tous les soi-disant chrétiens, à qui Dieu ôtera ce qu’ils paraissent avoir (v. 26). Mais il arrive, hélas ! à de vrais enfants de Dieu, d’accepter les dons tout en refusant le service, frustrant le Seigneur, et finalement eux-mêmes, du fruit dont Il les aurait fait jouir avec Lui.