Année 4, 15 juin

Luc 19, 29-48

Et il arriva, comme il approchait de Bethphagé et de Béthanie, vers la montagne appelée des Oliviers, qu’il envoya deux de ses disciples, disant : Allez au village qui est vis-à-vis ; et y étant entrés, vous trouverez un ânon attaché, sur lequel jamais aucun homme ne s’assit ; détachez-le, et amenez-le. Et si quelqu’un vous demande pourquoi vous le détachez, vous lui direz ainsi : Le Seigneur en a besoin. Et ceux qui étaient envoyés, s’en allant, trouvèrent [tout] comme il le leur avait dit. Et comme ils détachaient l’ânon, les maîtres de celui-ci leur dirent : Pourquoi détachez-vous l’ânon ? Et ils dirent : Parce que le Seigneur en a besoin. Et ils l’amenèrent à Jésus ; et ayant jeté leurs vêtements sur l’ânon, ils mirent Jésus dessus. Et comme il allait son chemin, ils étendaient leurs vêtements sur le chemin. Et comme il approchait déjà, à la descente de la montagne des Oliviers, toute la multitude des disciples, se réjouissant, se mit à louer Dieu à haute voix pour tous les miracles qu’ils avaient vus, disant : Béni soit le roi qui vient au nom du *Seigneur ! Paix au ciel, et gloire dans les lieux très hauts ! Et quelques-uns des pharisiens lui dirent du milieu de la foule : Maître, reprends tes disciples. Et répondant, il leur dit : Je vous dis que si ceux-ci se taisent, les pierres crieront. Et quand il fut proche, voyant la ville, il pleura sur elle, disant : Si tu eusses connu, toi aussi, au moins en cette tienne journée, les choses qui appartiennent à ta paix ! mais maintenant elles sont cachées devant tes yeux. Car des jours viendront sur toi, où tes ennemis t’entoureront de tranchées, et t’environneront, et te serreront de tous côtés, et te renverseront par terre, toi et tes enfants au-dedans de toi ; et ils ne laisseront pas en toi pierre sur pierre, parce que tu n’as point connu le temps de ta visitation.

Et il entra au temple, et se mit à chasser dehors ceux qui y vendaient et qui y achetaient, leur disant : Il est écrit : « Ma maison est une maison de prière » ; mais vous, vous en avez fait une caverne de voleurs. Et il enseignait tous les jours dans le temple ; et les principaux sacrificateurs et les scribes, et les principaux du peuple, tâchaient de le faire mourir. Et ils ne trouvaient rien qu’ils pussent faire ; car tout le peuple se tenait suspendu à ses lèvres pour l’entendre.


Le chemin du Seigneur approche de son terme : cette ville de Jérusalem, vers laquelle, dès le chapitre 9, 51, Il avait dressé résolument Sa face, sachant ce qui L’y attendait. Pourtant, un bref moment, les disciples peuvent penser que Son règne va immédiatement paraître (comp. v. 11). Jésus montre Sa souveraineté en revendiquant l’ânon (et n’y a-t-il pas, dans notre vie, tant de choses dont nous pourrions entendre dire : « le Seigneur en a besoin » ? v. 34). Le Roi va faire Son entrée majestueuse dans la ville, aux acclamations de la foule de Ses disciples. Hélas ! en contraste avec cette joie, les pharisiens montrent leur indifférence hostile (v. 39). En vérité, des pierres seraient plus dociles à l’action de la puissance divine, que le cœur endurci du malheureux peuple juif (S.P.). En apercevant la ville, Jésus pleure sur elle. Il sait quelles vont être les tragiques conséquences de son aveuglement. Il voit déjà les légions de Titus, quarante ans plus tard, assiéger la cité coupable (comp. És. 49, 3, 6). Des scènes indescriptibles de massacre et de destruction passent devant Ses yeux ! — Puis, entrant dans la ville et dans le temple, Il considère avec non moins de peine le trafic qui remplit ce dernier et, avec une sainte énergie, Il s’emploie à le faire cesser (comp. Éz. 8, 6).