Année 4, 16 juin

Luc 20, 1-18

Et il arriva, l’un de ces jours, comme il enseignait le peuple dans le temple et évangélisait, que les principaux sacrificateurs et les scribes survinrent avec les anciens. Et ils lui parlèrent, disant : Dis-nous par quelle autorité tu fais ces choses, ou qui est celui qui t’a donné cette autorité ? Et répondant, il leur dit : Je vous demanderai, moi aussi, une chose, et dites-moi : Le baptême de Jean était-il du ciel, ou des hommes ? Et ils raisonnèrent entre eux, disant : Si nous disons : Du ciel, il dira : Pourquoi ne l’avez-vous pas cru ? Et si nous disons : Des hommes, tout le peuple nous lapidera, car il est persuadé que Jean était un prophète. Et ils répondirent qu’ils ne savaient pas d’où [il était]. Et Jésus leur dit : Moi non plus, je ne vous dis pas par quelle autorité je fais ces choses.

Et il se mit à dire au peuple cette parabole : Un homme planta une vigne, et la loua à des cultivateurs, et s’en alla hors du pays pour longtemps. Et en la saison, il envoya un esclave aux cultivateurs, afin qu’ils lui donnassent du fruit de la vigne ; mais les cultivateurs, l’ayant battu, le renvoyèrent à vide. Et il envoya encore un autre esclave ; mais l’ayant battu lui aussi, et l’ayant traité ignominieusement, ils le renvoyèrent à vide. Et il en envoya encore un troisième ; mais ils blessèrent aussi celui-ci, et le jetèrent dehors. Et le maître de la vigne dit : Que ferai-je ? J’enverrai mon fils bien-aimé ; peut-être que, quand ils verront celui-ci, ils le respecteront. Mais quand les cultivateurs le virent, ils raisonnèrent entre eux, disant : Celui-ci est l’héritier, tuons-le, afin que l’héritage soit à nous. Et l’ayant jeté hors de la vigne, ils le tuèrent. Que leur fera donc le maître de la vigne ? Il viendra et fera périr ces cultivateurs, et donnera la vigne à d’autres. Et l’ayant entendu, ils dirent : Qu’ainsi n’advienne ! Et lui, les regardant, dit : Qu’est-ce donc que ceci qui est écrit : « La pierre que ceux qui bâtissaient ont rejetée, celle-là est devenue la maîtresse pierre du coin » ? Quiconque tombera sur cette pierre, sera brisé ; mais celui sur qui elle tombera, elle le broiera.


S’ils s’étaient trouvés au baptême de Jean, les pharisiens n’auraient pas eu besoin de demander au Seigneur par quelle autorité Il faisait « ces choses » (voir chap. 7, 30). Dieu y avait solennellement désigné Son Fils bien-aimé, et L’avait revêtu de puissance pour Son ministère (chap. 3, 22). D’ailleurs, tout ce que Jésus faisait ou disait ne montrait-il pas clairement que c’était le Père qui L’avait envoyé (Jean 12, 49, 50) ? — Le Seigneur donne encore à ces hommes de mauvaise foi une occasion de se reconnaître, dans la parabole des méchants cultivateurs. Refusant à Dieu le fruit de l’obéissance, Israël a méprisé, maltraité, et parfois mis à mort Ses messagers et Ses prophètes (2 Chron. 36, 15). Et lorsque l’amour de Dieu leur a donné Son propre Fils, ils n’ont pas hésité à Le « jeter hors de la vigne » et à Le tuer. Mais le Seigneur énumère les conséquences terribles de ce dernier crime : Dieu fera périr ce peuple méchant. Il confiera à d’autres (pris d’entre les nations) le soin de porter du fruit pour Lui. Enfin, si du temple terrestre, il ne doit pas rester pierre sur pierre (chap. 19, 44 ; 21, 5, 6), Christ, « la pierre rejetée », deviendra, en résurrection, le précieux fondement d’une maison spirituelle et céleste, qui est l’Assemblée (lire 1 Pier. 2, 4…).