Année 4, 17 juin

Luc 20, 19-40

Et les principaux sacrificateurs et les scribes cherchèrent, en cette heure même, à mettre les mains sur lui ; et ils craignaient le peuple, car ils connurent qu’il avait dit cette parabole contre eux.

Et l’observant, ils envoyèrent des agents secrets, qui feignaient d’être justes, pour le surprendre en [quelque] parole, de manière à le livrer au magistrat et au pouvoir du gouverneur. Et ils l’interrogèrent, disant : Maître, nous savons que tu dis et que tu enseignes justement, et que tu n’as point égard à l’apparence des personnes, mais que tu enseignes la voie de Dieu avec vérité. Nous est-il permis de payer le tribut à César, ou non ? Et s’apercevant de leur perfidie, il leur dit : Pourquoi me tentez-vous ? Montrez-moi un denier ; de qui a-t-il l’image et l’inscription ? Et répondant, ils dirent : De César. Et il leur dit : Rendez donc les choses de César à César, et les choses de Dieu à Dieu. Et ils ne pouvaient le surprendre dans ses paroles devant le peuple ; et étonnés de sa réponse, ils se turent.

Et quelques-uns des sadducéens, qui nient qu’il y ait une résurrection, s’approchèrent, et l’interrogèrent, disant : Maître, Moïse nous a écrit, que si le frère de quelqu’un meurt, ayant une femme, et qu’il meure sans enfants, son frère prenne la femme et suscite de la postérité à son frère. Il y avait donc sept frères ; et le premier, ayant pris une femme, mourut sans enfants ; et le second [prit la femme, et celui-ci aussi mourut sans enfants] ; et le troisième la prit, et de même aussi les sept : ils ne laissèrent pas d’enfants et moururent ; et après eux tous la femme aussi mourut. Dans la résurrection donc, duquel d’entre eux sera-t-elle la femme, car les sept l’ont eu pour femme ? Et Jésus leur dit : Les fils de ce siècle se marient et sont donnés en mariage ; mais ceux qui sont estimés dignes d’avoir part à ce siècle-là et à la résurrection d’entre les morts, ne se marient ni ne sont donnés en mariage, car aussi ils ne peuvent plus mourir ; car ils sont semblables aux anges, et ils sont fils de Dieu, étant fils de la résurrection. Or que les morts ressuscitent, Moïse même l’a montré, au [titre] : « Du buisson », quand il appelle le *Seigneur : le Dieu d’Abraham, et le Dieu d’Isaac, et le Dieu de Jacob. Or il n’est pas le Dieu des morts, mais des vivants ; car pour lui tous vivent. Et quelques-uns des scribes, répondant, dirent : Maître, tu as bien dit. Et ils n’osèrent plus l’interroger sur rien.


À la question perfide que posent ces « agents secrets », Jésus répond, comme d’habitude, en parlant à leur conscience. Il faut rendre à chacun ce qui lui est dû, et d’abord à Dieu l’obéissance et l’honneur (Rom. 13, 7). — Quant aux sadducéens, le Seigneur leur prouve la réalité de la résurrection simplement par ce titre que Dieu se donne : « le Dieu d’Abraham, et le Dieu d’Isaac, et le Dieu de Jacob » (v. 37 ; Exo. 3, 6). Lorsque l’Éternel parlait ainsi à Moïse, ces patriarches avaient quitté la terre depuis longtemps. Mais Il se proclamait toujours leur Dieu. Pour Lui, ils étaient donc encore vivants, et ils devaient ressusciter. Ces hommes de foi s’étaient attachés à des « choses promises » au-delà de la vie présente, et montraient qu’ils les attendaient avec certitude. « C’est pourquoi — est-il souligné — Dieu n’a pas honte… d’être appelé leur Dieu » (Héb. 11, 13-16). — Croyants, appliquons-nous aussi à montrer autour de nous que nous avons une espérance vivante. — Les pharisiens et les sadducéens correspondent à deux tendances religieuses de tous les temps : d’une part, le formalisme légal, l’attachement à des traditions, et à l’opposé, le rationalisme (ou modernisme), qui met en doute la Parole et ses vérités fondamentales.