Année 4, 29 juin

Luc 24, 13-35

Et voici, deux d’entre eux étaient ce même jour en chemin, pour aller à un village dont le nom était Emmaüs, éloigné de Jérusalem de soixante stades. Et ils s’entretenaient ensemble de toutes ces choses qui étaient arrivées. Et il arriva, comme ils s’entretenaient et raisonnaient ensemble, que Jésus lui-même, s’étant approché, se mit à marcher avec eux. Mais leurs yeux étaient retenus, de manière qu’ils ne le reconnurent pas. Et il leur dit : Quels sont ces discours que vous tenez entre vous en marchant, et vous êtes tristes ? Et l’un d’eux, dont le nom était Cléopas, répondant, lui dit : Est-ce que tu séjournes tout seul dans Jérusalem, que tu ne saches pas les choses qui y sont arrivées ces jours-ci ? Et il leur dit : Lesquelles ? Et ils lui dirent : Celles touchant Jésus le Nazaréen, qui était un prophète puissant en œuvre et en parole devant Dieu et devant tout le peuple ; et comment les principaux sacrificateurs et nos chefs l’ont livré pour être condamné à mort, et l’ont crucifié. Or nous, nous espérions qu’il était celui qui doit délivrer Israël ; mais encore, avec tout cela, c’est aujourd’hui le troisième jour depuis que ces choses sont arrivées. Mais aussi quelques femmes d’entre nous nous ont fort étonnés ; ayant été de grand matin au sépulcre, et n’ayant pas trouvé son corps, elles sont venues, disant qu’elles avaient vu aussi une vision d’anges qui disent qu’il est vivant. Et quelques-uns de ceux qui sont avec nous, sont allés au sépulcre, et ont trouvé [les choses] ainsi que les femmes aussi avaient dit ; mais pour lui, ils ne l’ont point vu. Et il leur dit : Ô gens sans intelligence et lents de cœur à croire toutes les choses que les prophètes ont dites ! Ne fallait-il pas que le Christ souffrît ces choses, et qu’il entrât dans sa gloire ? Et commençant par Moïse et par tous les prophètes, il leur expliquait, dans toutes les écritures, les choses qui le regardent. Et ils approchèrent du village où ils allaient ; et lui, il fit comme s’il allait plus loin. Et ils le forcèrent, disant : Demeure avec nous, car le soir approche et le jour a baissé. Et il entra pour rester avec eux. Et il arriva que, comme il était à table avec eux, il prit le pain et le bénit ; et l’ayant rompu, il le leur distribua. Et leurs yeux furent ouverts, et ils le reconnurent ; mais lui devint invisible [et disparut] de devant eux. Et ils dirent entre eux : Notre cœur ne brûlait-il pas au-dedans de nous, lorsqu’il nous parlait par le chemin, et lorsqu’il nous ouvrait les écritures ? Et se levant à l’heure même, ils s’en retournèrent à Jérusalem, et trouvèrent assemblés les onze et ceux qui étaient avec eux, disant : Le Seigneur est réellement ressuscité, et il est apparu à Simon. Et ils racontèrent les choses qui étaient arrivées en chemin, et comment il s’était fait connaître à eux dans la fraction du pain.


Deux disciples marchent tristement sur le chemin d’Emmaüs. Ayant perdu leur espérance terrestre d’un Messie pour Israël, ils s’en retournent maintenant à leurs champs et à leurs affaires (Marc 16, 12). Mais le mystérieux étranger qui se joint à eux, va complètement changer le cours de leurs pensées. Il commence par s’étonner de leur manque d’intelligence et de leur incrédulité (v. 25). Ce sont deux choses qui vont souvent ensemble. Que de fois notre ignorance vient de ce que nous ne croyons pas (Héb. 11, 3) ! Puis le Seigneur ouvre les Écritures à ces deux compagnons de route, et leur y fait découvrir « les choses qui le regardent ». Ne l’oublions jamais, la clé de l’Ancien Testament, et spécialement des prophéties, consiste à y chercher Jésus. — Remarquez comment le Seigneur se laisse retenir par ceux qui ont besoin de Lui : Il entre pour rester avec ces deux disciples. Puissions-nous faire aussi cette expérience. En particulier lorsque nous sommes découragés, et que nos circonstances ont tourné autrement que ce que nous espérions, apprenons dans Sa présence à les accepter telles qu’elles sont. « La consolation des Écritures » dirigera alors nos pensées vers un Sauveur vivant, et fera brûler notre cœur (lire Rom. 15, 4).