Année 4, 21 juillet

Jean 8, 1-20

Et Jésus s’en alla à la montagne des Oliviers.

Et au point du jour il vint encore au temple, et tout le peuple vint à lui ; et s’étant assis, il les enseignait. Et les scribes et les pharisiens lui amènent une femme surprise en adultère ; et l’ayant placée devant lui, ils lui disent : Maître, cette femme a été surprise sur le fait même, commettant adultère. Or, dans la loi, Moïse nous a commandé de lapider de telles femmes : toi donc, que dis-tu ? Or ils disaient cela pour l’éprouver, afin qu’ils eussent de quoi l’accuser. Mais Jésus, s’étant baissé, écrivait avec le doigt sur la terre. Et comme ils continuaient à l’interroger, s’étant relevé, il leur dit : Que celui de vous qui est sans péché, jette le premier la pierre contre elle. Et s’étant encore baissé, il écrivait sur la terre. Et eux, l’ayant entendu, sortirent un à un, en commençant depuis les plus anciens jusqu’aux derniers ; et Jésus fut laissé seul avec la femme devant lui. Et Jésus, s’étant relevé et ne voyant personne que la femme, lui dit : Femme, où sont-ils, ceux-là, tes accusateurs ? Nul ne t’a-t-il condamnée ? Et elle dit : Nul, Seigneur. Et Jésus lui dit : Moi non plus, je ne te condamne pas ; va, — dorénavant ne pèche plus.

Jésus donc leur parla encore, disant : Moi, je suis la lumière du monde ; celui qui me suit ne marchera point dans les ténèbres, mais il aura la lumière de la vie. Les pharisiens donc lui dirent : Tu rends témoignage de toi-même ; ton témoignage n’est pas vrai. Jésus répondit et leur dit : Quoique moi je rende témoignage de moi-même, mon témoignage est vrai, car je sais d’où je suis venu et où je vais ; mais vous, vous ne savez pas d’où je viens et où je vais. Vous, vous jugez selon la chair ; moi, je ne juge personne. Et si aussi moi, je juge, mon jugement est vrai, car je ne suis pas seul, mais moi et le Père qui m’a envoyé. Et il est écrit aussi dans votre loi, que le témoignage de deux hommes est vrai. Moi, je rends témoignage de moi-même ; et le Père qui m’a envoyé rend aussi témoignage de moi. Ils lui dirent donc : Où est ton père ? Jésus répondit : Vous ne connaissez ni moi, ni mon Père ; si vous m’aviez connu, vous auriez connu aussi mon Père. Il dit ces paroles dans le trésor, enseignant dans le temple ; et personne ne le prit, parce que son heure n’était pas encore venue.


C’est un piège particulièrement subtil, dans lequel les scribes et les pharisiens pensent faire tomber le Seigneur Jésus. Par Lui sont venues ensemble la grâce et la vérité (chap. 1, 17). Or, s’Il condamne cette femme coupable, où est la grâce que tous connaissent (Luc 4, 22) ? Et s’Il l’épargne, n’est-ce pas au détriment de la vérité, en contradiction avec la loi ? Dans Sa sagesse infaillible, Jésus leur montre que cette loi les atteint tous. On l’a comparée à une épée sans poignée, qui blesse d’abord celui qui s’en sert. Hélas ! au lieu de confesser les péchés qui leur reviennent à la mémoire, les accusateurs se retirent l’un après l’autre, remplis de confusion (Job 5, 13). « La lumière du monde » est devant eux (v. 12). Mais « les hommes ont mieux aimé les ténèbres que la lumière », tels ces insectes qui se cachent ailleurs, quand on soulève la pierre qui les abritait (chap. 3, 19). Alors, le seul qui, étant sans péché, aurait eu le droit d’exercer le châtiment, déclare à la femme : « Moi non plus, je ne te condamne pas ». Il ajoute : « Va, dorénavant ne pèche plus » (v. 11). Bien des personnes s’efforcent, par leur bonne conduite, de mériter le pardon de Dieu ; tandis que le Seigneur commence par pardonner, et ensuite seulement commande de ne plus pécher (comp. chap. 5, 14 ; Ps. 130, 4 ; 1 Jean 3, 9).