Année 4, 28 juillet

Jean 10, 22-42

Or la fête de la Dédicace se célébrait à Jérusalem, et c’était en hiver. Et Jésus se promenait dans le temple, au portique de Salomon. Les Juifs donc l’environnèrent et lui dirent : Jusques à quand tiens-tu notre âme en suspens ? Si toi, tu es le Christ, dis-le-nous franchement. Jésus leur répondit : Je vous l’ai dit, et vous ne croyez pas. Les œuvres que moi je fais au nom de mon Père, celles-ci rendent témoignage de moi ; mais vous, vous ne croyez pas, car vous n’êtes pas de mes brebis, comme je vous l’ai dit. Mes brebis écoutent ma voix, et moi je les connais, et elles me suivent, et moi, je leur donne la vie éternelle, et elles ne périront jamais ; et personne ne les ravira de ma main. Mon Père, qui me les a données, est plus grand que tous, et personne ne peut les ravir de la main de mon Père. Moi et le Père, nous sommes un.

Les Juifs donc levèrent encore des pierres pour le lapider. Jésus leur répondit : Je vous ai fait voir plusieurs bonnes œuvres de la part de mon Père : pour laquelle de ces œuvres me lapidez-vous ? Les Juifs lui répondirent : Nous ne te lapidons pas pour une bonne œuvre, mais pour blasphème ; et parce que toi, étant homme, tu te fais Dieu. Jésus leur répondit : N’est-il pas écrit dans votre loi : « Moi j’ai dit : Vous êtes des dieux » ? S’il appelle dieux ceux à qui la parole de Dieu est venue (et l’écriture ne peut être anéantie), dites-vous à celui que le Père a sanctifié, et qu’il a envoyé dans le monde : Tu blasphèmes, parce que j’ai dit : Je suis le Fils de Dieu ? Si je ne fais pas les œuvres de mon Père, ne me croyez pas ; mais si je les fais, alors même que vous ne me croiriez pas, croyez les œuvres, afin que vous connaissiez et que vous croyiez que le Père est en moi, et moi en lui.

Ils cherchaient donc encore à le prendre ; mais il échappa de leur main et s’en alla encore au-delà du Jourdain, à l’endroit où Jean avait baptisé au commencement, et il demeura là. Et plusieurs vinrent à lui, et ils disaient : Jean n’a fait aucun miracle ; mais toutes les choses que Jean a dites de celui-ci étaient vraies. Et plusieurs crurent là en lui.


Avec une entière mauvaise foi, les Juifs questionnent de nouveau le Seigneur : « Si toi tu es le Christ, dis-le nous franchement » (v. 24). Or non seulement Il le leur avait déclaré (par ex., chap. 8, 58), mais Il le leur avait aussi montré (v. 25, 32, 37, 38). Désormais, c’est à Son troupeau que Son activité sera réservée. Les brebis Lui appartiennent de droit, d’abord parce que le Père les Lui a expressément données (v. 29), ensuite parce qu’Il les a rachetées. Et les précieux versets 27, 28 nous disent à la fois ce que Lui fait pour Ses brebis : Il leur donne la vie éternelle, Il les conduit, Il les tient à l’abri dans Sa main — et ce qui les caractérise : elles écoutent Sa voix et elles Le suivent. N’est-ce pas la juste réponse à Son merveilleux amour ? — De nouveau, les Juifs cherchent à lapider Jésus (chap. 8, 59), L’accusant maintenant de blasphème. « Étant homme, tu te fais Dieu », prétendent-ils. Telle était en effet l’ambition du premier Adam et de tous ses descendants : être égal à Dieu. Mais Jésus a suivi le chemin exactement inverse : « Étant en forme de Dieu… », Il a été « trouvé en figure comme un homme, Il s’est abaissé Lui-même » (Phil. 2, 6-8). — « Plusieurs crurent là en lui », conclut pourtant le verset 42 (comme chap. 8, 30), pour devenir Ses heureuses brebis.