Année 4, 14 août

Jean 18, 1-11

Ayant dit ces choses, Jésus s’en alla avec ses disciples au-delà du torrent du Cédron, où était un jardin, dans lequel il entra, lui et ses disciples. Et Judas aussi, qui le livrait, connaissait le lieu ; car Jésus s’y était souvent assemblé avec ses disciples. Judas donc, ayant pris la compagnie [de soldats], et des huissiers, de la part des principaux sacrificateurs et des pharisiens, vient là, avec des lanternes et des flambeaux et des armes. Jésus donc, sachant toutes les choses qui devaient lui arriver, s’avança et leur dit : Qui cherchez-vous ? Ils lui répondirent : Jésus le Nazaréen. Jésus leur dit : C’est moi. Et Judas aussi qui le livrait était là avec eux. Quand donc il leur dit : C’est moi, ils reculèrent, et tombèrent par terre. Il leur demanda donc de nouveau : Qui cherchez-vous ? Et ils dirent : Jésus le Nazaréen. Jésus répondit : Je vous ai dit que c’est moi ; si donc vous me cherchez, laissez aller ceux-ci, — afin que fût accomplie la parole qu’il avait dite : De ceux que tu m’as donnés, je n’en ai perdu aucun. Simon Pierre donc, ayant une épée, la tira et frappa l’esclave du souverain sacrificateur et lui coupa l’oreille droite ; et le nom de l’esclave était Malchus. Jésus donc dit à Pierre : Remets l’épée dans le fourreau : la coupe que le Père m’a donnée, ne la boirai-je pas ?


Après « la gloire que tu m’as donnée » (chap. 17, 22), vient « la coupe que le Père m’a donnée » (v. 11). Dans une entière dépendance, Jésus reçoit l’une et l’autre de la main de Son Père. Mais, en accord avec le caractère de cet évangile, nous n’avons pas ici « l’angoisse du combat » (Luc 22, 44). Dans la pensée du Fils obéissant, l’œuvre est déjà achevée (chap. 17, 4). — Le misérable Judas sait où conduire la bande armée qui doit se saisir du Seigneur. Car c’est le lieu de bien des rencontres intimes et précieuses, auxquelles lui-même avait participé. — Celui qu’on appelle avec mépris « Jésus le Nazaréen », n’est autre que le Fils de Dieu. Dans la pleine connaissance de ce qui allait arriver, Il s’avance au-devant de cette troupe menaçante. Et Il donne, de Sa puissance souveraine, une preuve qui aurait permis de Le reconnaître, d’après les Écritures (Ps. 27, 2) : d’une seule parole, Il jette à terre Ses ennemis. Mais quelle est la pensée de Son cœur, dans ce moment si terrible pour Lui ? Encore et toujours Ses chers disciples. « Laissez aller ceux-ci », commande-t-Il à ceux qui sont venus Le prendre. Jusqu’au dernier instant, le bon Berger aura veillé sur Ses brebis. Maintenant, l’heure est arrivée où Il va mettre Sa vie pour elles (chap. 10, 11).