Année 4, 15 août

Jean 18, 12-27

La compagnie [de soldats] donc, et le chiliarque, et les huissiers des Juifs, se saisirent de Jésus et le lièrent, et l’amenèrent premièrement à Anne ; car il était beau-père de Caïphe, qui était souverain sacrificateur cette année-là. Or Caïphe était celui qui avait donné aux Juifs le conseil, qu’il était avantageux qu’un seul homme pérît pour le peuple. Or Simon Pierre suivait Jésus, et l’autre disciple [aussi] ; et ce disciple-là était connu du souverain sacrificateur, et il entra avec Jésus dans le palais du souverain sacrificateur ; mais Pierre se tenait dehors à la porte. L’autre disciple donc, qui était connu du souverain sacrificateur, sortit, et parla à la portière, et fit entrer Pierre. La servante qui était portière dit donc à Pierre : Et toi, n’es-tu pas des disciples de cet homme ? Lui dit : Je n’en suis point. Or les esclaves et les huissiers, ayant allumé un feu de charbon, se tenaient là, car il faisait froid, et ils se chauffaient ; et Pierre était avec eux, se tenant là et se chauffant. Le souverain sacrificateur donc interrogea Jésus touchant ses disciples et touchant sa doctrine. Jésus lui répondit : Moi, j’ai ouvertement parlé au monde ; j’ai toujours enseigné dans la synagogue, et dans le temple où tous les Juifs s’assemblent, et je n’ai rien dit en secret. Pourquoi m’interroges-tu ? Interroge sur ce que je leur ai dit ceux qui m’ont entendu ; voilà, ils savent, eux, ce que moi j’ai dit. Or comme il disait ces choses, un des huissiers qui se tenait là donna un soufflet à Jésus, disant : Réponds-tu ainsi au souverain sacrificateur ? Jésus lui répondit : Si j’ai mal parlé, rends témoignage du mal ; mais si j’ai bien parlé, pourquoi me frappes-tu ? Anne donc l’avait envoyé lié à Caïphe, le souverain sacrificateur.

Et Simon Pierre se tenait là, et se chauffait ; ils lui dirent donc : Et toi, n’es-tu pas de ses disciples ? Il le nia, et dit : Je n’en suis point. L’un d’entre les esclaves du souverain sacrificateur, parent de celui à qui Pierre avait coupé l’oreille, dit : Ne t’ai-je pas vu, moi, dans le jardin avec lui ? Pierre donc nia encore ; et aussitôt le coq chanta.


En « se tenant là », et en « se chauffant » avec ceux qui avaient saisi et lié son Maître, Pierre L’avait déjà, pratiquement, renié. Choisir volontairement nos compagnies dans un monde qui a crucifié Jésus, et partager ses délassements, nous expose, d’une manière ou d’une autre, à déshonorer le Seigneur. Car nous ne pouvons pas compter que nous serons gardés (en réponse à Sa prière du chap. 17, 15-17), si nous ne réalisons pas la séparation dont Il parle dans les mêmes versets (chap. 17, 16). Par son infidélité, Pierre échappe sur le moment à l’opprobre et à la persécution. Comme s’il était « plus grand que son Maître » qui, Lui, rencontre sans réserve la haine et le mépris des hommes (chap. 15, 20) ! À l’hypocrite interrogatoire du souverain sacrificateur, Jésus n’a rien à répondre. Il avait publiquement rendu Son témoignage. C’est donc à Ses juges qu’il appartient à présent de faire la preuve du mal… s’ils en sont capables ! — Cet évangile souligne, plus que les trois autres, la dignité et l’autorité du Fils de Dieu. Malgré les humiliations qu’Il doit connaître, et la manière dont on dispose de Lui, Il domine absolument ces scènes, comme Celui qui « s’est livré Lui-même à Dieu » en parfait holocauste (Éph. 5, 2).