Année 4, 16 août

Jean 18, 28-40

Ils mènent donc Jésus de chez Caïphe au prétoire (or c’était le matin) ; et eux-mêmes, ils n’entrèrent pas au prétoire, afin qu’ils ne fussent pas souillés ; mais qu’ils pussent manger la pâque. Pilate donc sortit vers eux, et dit : Quelle accusation portez-vous contre cet homme ? Ils répondirent et lui dirent : Si cet homme n’était pas un malfaiteur, nous ne te l’eussions pas livré. Pilate donc leur dit : Prenez-le, vous, et jugez-le selon votre loi. Les Juifs donc lui dirent : Il ne nous est pas permis de faire mourir personne ; afin que fût accomplie la parole que Jésus avait dite, indiquant de quelle mort il devait mourir. Pilate donc entra encore dans le prétoire, et appela Jésus, et lui dit : Toi, tu es le roi des Juifs ? Jésus lui répondit : Dis-tu ceci de toi-même, ou d’autres te l’ont-ils dit de moi ? Pilate répondit : Suis-je Juif, moi ? Ta nation et les principaux sacrificateurs t’ont livré à moi ; qu’as-tu fait ? Jésus répondit : Mon royaume n’est pas de ce monde. Si mon royaume était de ce monde, mes serviteurs auraient combattu, afin que je ne fusse pas livré aux Juifs ; mais maintenant mon royaume n’est pas d’ici. Pilate donc lui dit : Tu es donc roi ? Jésus répondit : Tu le dis que moi je suis roi. Moi, je suis né pour ceci, et c’est pour ceci que je suis venu dans le monde, afin de rendre témoignage à la vérité. Quiconque est de la vérité, écoute ma voix. Pilate lui dit : Qu’est-ce que la vérité ? Et ayant dit cela, il sortit encore vers les Juifs ; et il leur dit : Moi, je ne trouve aucun crime en lui ; mais vous avez une coutume, que je vous relâche quelqu’un à la Pâque ; voulez-vous donc que je vous relâche le roi des Juifs ? Ils s’écrièrent donc tous encore, disant : Non pas celui-ci, mais Barabbas. Or Barabbas était un brigand.


En conduisant Jésus au gouvernement romain, les Juifs veillent à ne pas être souillés… tout en chargeant leur conscience du plus affreux crime jamais commis ! — L’apôtre Paul donne en exemple à Timothée « la belle confession » du Christ Jésus devant Ponce Pilate (1 Tim. 6, 13). Quoiqu’il pût Lui en coûter, le Seigneur affirme Sa royauté, tout en précisant que Son royaume n’est pas de ce monde. Ce verset 36 devrait éclairer tous ceux qui, aujourd’hui, combattent, autrement dit déploient beaucoup d’efforts, pour établir le royaume de Dieu sur la terre. L’amélioration progressive du monde pour permettre au Seigneur de venir y régner, n’est qu’une illusion. Si Lui n’a pas produit cette amélioration, comment les chrétiens chercheraient-ils à le faire ? — « Qu’est-ce que la vérité ? » demande Pilate. Mais il n’attend pas de réponse. Il ressemble à tant de personnes que cette question n’intéresse pas — parce qu’elles redoutent, au fond, d’avoir à mettre leur vie en accord avec ce qui leur sera répondu. La vérité était devant Pilate dans la personne de Jésus (chap. 14, 6). En vain cherche-t-il à échapper à sa responsabilité, en proposant de relâcher le prisonnier pour la Pâque ! D’une seule voix, les Juifs réclament à Sa place la libération du brigand Barabbas.