Année 4, 17 août

Jean 19, 1-16

Alors donc Pilate prit Jésus et le fit fouetter. Et les soldats, ayant tressé une couronne d’épines, la mirent sur sa tête, et le vêtirent d’un vêtement de pourpre, et vinrent à lui et dirent : Salut, roi des Juifs ! Et ils lui donnaient des soufflets. Et Pilate sortit encore et leur dit : Voici, je vous l’amène dehors, afin que vous sachiez que je ne trouve en lui aucun crime. Jésus donc sortit dehors, portant la couronne d’épines et le vêtement de pourpre. Et il leur dit : Voici l’homme ! Quand donc les principaux sacrificateurs et les huissiers le virent, ils s’écrièrent, disant : Crucifie, crucifie-le ! Pilate leur dit : Prenez-le, vous, et le crucifiez ; car moi, je ne trouve pas de crime en lui. Les Juifs lui répondirent : Nous avons une loi, et selon notre loi il doit mourir, car il s’est fait Fils de Dieu.

Quand donc Pilate entendit cette parole, il craignit davantage, et il entra de nouveau dans le prétoire, et dit à Jésus : D’où es-tu ? Et Jésus ne lui donna pas de réponse. Pilate donc lui dit : Ne me parles-tu pas ? Ne sais-tu pas que j’ai le pouvoir de te relâcher, et que j’ai le pouvoir de te crucifier ? Jésus répondit : Tu n’aurais aucun pouvoir contre moi, s’il ne t’était donné d’en haut ; c’est pourquoi celui qui m’a livré à toi a plus de péché. Dès lors Pilate cherchait à le relâcher ; mais les Juifs criaient, disant : Si tu relâches celui-ci, tu n’es pas ami de César ; quiconque se fait roi, s’oppose à César. Pilate donc, ayant entendu ces paroles, amena Jésus dehors, et s’assit sur le tribunal, dans le lieu appelé le Pavé, et en hébreu Gabbatha ; (or c’était la Préparation de la Pâque, c’était environ la sixième heure ;) et il dit aux Juifs : Voici votre roi ! Mais ils crièrent : Ôte, ôte ! crucifie-le ! Pilate leur dit : Crucifierai-je votre roi ? Les principaux sacrificateurs répondirent : Nous n’avons pas d’autre roi que César. Alors donc il le leur livra pour être crucifié ; et ils prirent Jésus, et l’emmenèrent.


Par dérision, les soldats revêtent Jésus d’un vêtement de pourpre et d’une couronne d’épines. Et c’est ainsi que Pilate accepte de Le présenter à la populace : « Voici l’homme ». — « Crucifie, crucifie-le », répondent les chefs avec rage. Et ils invoquent un motif nouveau : Il a blasphémé ; Il s’est fait Fils de Dieu. Mais ceci met le gouverneur encore plus mal à l’aise. Ce n’est plus seulement un roi, mais un Dieu, qui pourrait être devant lui (v. 7, 8). Pour se donner de l’assurance, il invoque son pouvoir ; mais Jésus le ramène à sa vraie place. Ce magistrat païen apprend, certainement pour la première fois, par quelle autorité il est établi : non pas celle de César, comme il le pensait, mais celle « d’en haut » (v. 11 ; Rom. 13, 1). Sentant dès lors qu’il n’a aucune prise sur cet accusé extraordinaire, et qu’il est totalement dépassé par Son cas, il voudrait bien Le relâcher. Mais les Juifs ne l’entendent pas ainsi, et usent d’un dernier argument : « Si tu relâches celui-ci, tu n’es pas ami de César ». Eh bien ! malgré l’avertissement qu’il a reçu (v. 11), ce n’est pas à Dieu, mais aux hommes, que le gouverneur va chercher à plaire et à obéir. Redoutant à la fois le ressentiment des Juifs et le blâme de son souverain, délibérément, il sacrifie l’innocent.