Année 4, 19 août

Jean 19, 31-42

Les Juifs donc, afin que les corps ne demeurassent pas sur la croix en un jour de sabbat, puisque c’était la Préparation (car le jour de ce sabbat-là était grand), firent à Pilate la demande qu’on leur rompît les jambes, et qu’on les ôtât. Les soldats donc vinrent et rompirent les jambes du premier, et de l’autre qui était crucifié avec lui. Mais étant venus à Jésus, comme ils virent qu’il était déjà mort, ils ne lui rompirent pas les jambes ; mais l’un des soldats lui perça le côté avec une lance ; et aussitôt il en sortit du sang et de l’eau. Et celui qui l’a vu rend témoignage ; et son témoignage est véritable ; et lui sait qu’il dit vrai, afin que vous aussi vous croyiez. Car ces choses sont arrivées afin que l’écriture fût accomplie : « Pas un de ses os ne sera cassé ». Et encore une autre écriture dit : « Ils regarderont vers celui qu’ils ont percé ».

Or, après ces choses, Joseph d’Arimathée, qui était disciple de Jésus, en secret toutefois par crainte des Juifs, fit à Pilate la demande d’ôter le corps de Jésus ; et Pilate le permit. Il vint donc et ôta le corps de Jésus. Et Nicodème aussi, celui qui au commencement était allé de nuit à Jésus, vint, apportant une mixtion de myrrhe et d’aloès, d’environ cent livres. Ils prirent donc le corps de Jésus, et l’enveloppèrent de linges, avec les aromates, comme les Juifs ont coutume d’ensevelir. Or il y avait, au lieu où il avait été crucifié, un jardin, et dans le jardin un sépulcre neuf, dans lequel personne n’avait jamais été mis. Ils mirent donc Jésus là, à cause de la Préparation des Juifs, parce que le sépulcre était proche.


Venus pour achever les crucifiés en leur brisant les jambes, les soldats constatent que, pour Jésus, c’est inutile, car Il est déjà mort. Envers le brigand converti, leur brutalité accomplit la parole du Seigneur : « Aujourd’hui, tu seras avec moi dans le paradis » (Luc 23, 43). Mais un des soldats ne craint pas de profaner, d’un coup de lance, le corps du Seigneur sur la croix (comp. Zach. 12, 10). À ce dernier outrage répond un merveilleux signe de grâce : le sang de l’expiation et l’eau de la purification coulent de Son côté percé. — Puis a lieu l’ensevelissement de notre adorable Sauveur. Dieu a préparé deux disciples pour rendre, au corps de Son Fils, les honneurs annoncés par les Écritures (És. 53, 9). Joseph et Nicodème n’avaient pas eu, jusqu’ici, le courage de prendre ouvertement position pour Lui. Mais à présent, réveillés par la grandeur du crime de leur nation, ils comprennent que garder le silence marquerait leur solidarité. Chers amis croyants, n’oublions jamais que le monde a crucifié notre Sauveur. Nous taire ou nous complaire avec Ses meurtriers, équivaudrait à Le renier. C’est au contraire le moment de nous faire connaître avec courage comme étant Ses disciples.