Année 4, 6 septembre

Actes 7, 20-43

En ce temps-là naquit Moïse, et il était divinement beau ; et il fut nourri trois mois dans la maison du père. Mais, ayant été exposé, la fille du Pharaon l’emporta, et l’éleva pour elle, afin qu’il fût son fils. Et Moïse fut instruit dans toute la sagesse des Égyptiens ; et il était puissant dans ses paroles et dans ses actions. Mais quand il fut parvenu à l’âge de quarante ans, il lui vint au cœur de visiter ses frères, les fils d’Israël ; et voyant l’un d’eux à qui l’on faisait tort, il le défendit, et vengea l’opprimé, en frappant l’Égyptien. Or il croyait que ses frères comprendraient que Dieu leur donnerait la délivrance par sa main, mais ils ne le comprirent point. Et le jour suivant, il se montra à eux comme ils se battaient ; et il les engagea à la paix, disant : Vous êtes frères ; pourquoi vous faites-vous tort l’un à l’autre ? Mais celui qui faisait tort à son prochain, le repoussa, disant : Qui t’a établi chef et juge sur nous ? Veux-tu me tuer, toi, comme tu tuas hier l’Égyptien ? Et Moïse s’enfuit à cette parole, et fut étranger dans le pays de Madian, où il engendra deux fils. Et, quarante ans s’étant écoulés, un ange lui apparut au désert de la montagne de Sinaï, dans la flamme de feu d’un buisson. Et Moïse, voyant cela, fut étonné de la vision ; et comme il approchait pour regarder, une voix du *Seigneur se fit [entendre] : Moi, je suis le Dieu de tes pères, le Dieu d’Abraham, et d’Isaac, et de Jacob. Et Moïse, devenu tout tremblant, n’osait regarder. Et le *Seigneur lui dit : Délie les sandales de tes pieds ; car le lieu sur lequel tu te tiens est une terre sainte. J’ai vu, j’ai vu l’oppression de mon peuple qui est en Égypte, et j’ai entendu leur gémissement, et je suis descendu pour les délivrer ; et maintenant viens, je t’enverrai en Égypte. Ce Moïse qu’ils avaient rejeté, disant : Qui t’a établi chef et juge ? celui-là, Dieu l’a envoyé pour chef et pour libérateur, par la main de l’ange qui lui était apparu au buisson. C’est lui qui les conduisit dehors, en faisant des prodiges et des miracles dans le pays d’Égypte, et dans la mer Rouge, et au désert pendant quarante ans. C’est ce Moïse qui a dit aux fils d’Israël : Dieu vous suscitera d’entre vos frères un prophète comme moi ; [écoutez-le]. C’est lui qui fut dans l’assemblée au désert, avec l’ange qui lui parlait sur la montagne de Sinaï, et avec nos pères ; qui reçut les oracles vivants pour nous les donner ; auquel nos pères ne voulurent pas être soumis ; mais ils le repoussèrent et retournèrent de leur cœur en Égypte, disant à Aaron : Fais-nous des dieux qui aillent devant nous, car, quant à ce Moïse qui nous a conduits hors du pays d’Égypte, nous ne savons ce qui lui est arrivé. Et ils firent en ces jours-là un veau, et offrirent un sacrifice à l’idole, et se réjouirent dans les œuvres de leurs mains. Et Dieu se retourna, et les livra au service de l’armée du ciel, ainsi qu’il est écrit au livre des prophètes : « M’avez-vous offert des bêtes égorgées et des sacrifices pendant quarante ans dans le désert, maison d’Israël ? Et vous avez porté le tabernacle de Moloch et l’étoile de votre dieu Remphan, les figures que vous avez faites pour leur rendre hommage ; et je vous transporterai au-delà de Babylone ».


On avait accusé Étienne de proférer des paroles blasphématoires contre Moïse (chap. 6, 11). Mais voyez avec quelle vénération, au contraire, il parle de ce patriarche ! La beauté que Dieu discernait dans l’enfant dès sa naissance (v. 20), plus tard sa puissance en paroles et en actions (v. 22), son amour pour ses frères qui l’a poussé à les visiter (v. 23), l’incompréhension qu’il a rencontrée de leur part, quand il a voulu les délivrer (v. 25, 35), autant de traits qui devraient porter les regards du peuple sur le précieux Sauveur qu’il a rejeté. Moïse avait d’ailleurs lui-même annoncé Sa venue, en exhortant à L’écouter (v. 37). Et Pierre, avant Étienne, avait déjà cité ce verset 15 du chapitre 18 du Deutéronome, dans son discours du chapitre 3 (v. 22). Double témoignage à l’accomplissement des Écritures ! Mais ce peuple s’est montré insoumis et idolâtre dès le commencement de son histoire, et malgré les plus grands témoignages d’amour et de patience de la part de Dieu, son caractère naturel n’a pas changé. Il en est ainsi de nos pauvres cœurs. Aussi loin que nous pouvons remonter dans nos souvenirs, dans notre plus petite enfance même, nous retrouvons la désobéissance et la convoitise. Et seule la puissance de Dieu a pu nous donner une autre nature.