Année 4, 3 octobre

Actes 21, 1-14

Et quand, nous étant arrachés d’auprès d’eux, nous eûmes mis à la voile, voguant en droite ligne, nous arrivâmes à Cos, et le jour suivant à Rhodes, et de là à Patara. Et ayant trouvé un navire qui passait en Phénicie, nous y montâmes et mîmes à la voile. Et ayant découvert Chypre, et l’ayant laissée à gauche, nous voguâmes vers la Syrie et nous abordâmes à Tyr ; car c’était là que le navire devait décharger sa cargaison. Et ayant trouvé les disciples, nous y demeurâmes sept jours. Et ils dirent à Paul, par l’Esprit, de ne pas monter à Jérusalem. Mais ayant accompli ces jours, nous partîmes et nous nous mîmes en chemin ; et tous nous accompagnèrent avec femmes et enfants jusque hors de la ville ; et nous étant mis à genoux sur le rivage, nous priâmes. Et après nous être embrassés les uns les autres, nous montâmes sur le navire ; et ils s’en retournèrent chez eux. Et quant à nous, achevant notre navigation, nous arrivâmes de Tyr à Ptolémaïs ; et ayant salué les frères, nous demeurâmes un jour auprès d’eux. Et le lendemain, étant partis, nous vînmes à Césarée ; et étant entrés dans la maison de Philippe l’évangéliste qui était [l’un] des sept, nous demeurâmes chez lui. Or il avait quatre filles vierges qui prophétisaient. Et comme nous nous arrêtâmes là plusieurs jours, un prophète nommé Agabus descendit de la Judée ; et étant venu auprès de nous et ayant pris la ceinture de Paul, et s’étant lié les pieds et les mains, il dit : L’Esprit Saint dit ces choses : L’homme à qui est cette ceinture, les Juifs à Jérusalem le lieront ainsi et le livreront entre les mains des nations. Et quand nous eûmes entendu ces choses, nous et ceux qui étaient du lieu, nous le suppliâmes de ne pas monter à Jérusalem. Mais Paul répondit : Que faites-vous en pleurant et en brisant mon cœur ? Car pour moi, je suis prêt, non seulement à être lié, mais encore à mourir à Jérusalem pour le nom du seigneur Jésus. Et comme il ne se laissait pas persuader, nous nous tûmes, disant : La volonté du Seigneur soit faite !


L’amour fraternel se manifeste tout au long de ce voyage (v. 1, 6, 12…). À Tyr, comme à Milet, Paul se sépare des frères, après avoir prié avec eux à genoux sur le rivage (v. 5 ; chap. 20, 36, 37). L’Esprit y souligne la présence des enfants, si souhaitable aux réunions ! — À Césarée, Paul descend chez Philippe, qui s’y était établi après avoir prêché dans toutes les villes depuis Azot (sans doute à Lydde et à Joppé — voir carte ; chap. 8, 40 ; 9, 32, 36). Ses filles avaient un beau service pour le Seigneur, qu’elles n’exerçaient pas cependant dans l’assemblée (1 Cor. 14, 3, 34). — Ce qui conduit l’apôtre durant ce voyage, ce sont ses affections toujours aussi vives pour ceux de son peuple. Il était porteur des dons des assemblées de la Macédoine et de l’Achaïe, et se réjouissait de les apporter lui-même à Jérusalem (Rom. 15, 25…). Aussi ne tient-il compte ni des avertissements de l’Esprit (v. 4), ni de ceux du prophète Agabus (v. 11 ; voir chap. 11, 28), ni des supplications des frères (v. 12). Nous ne pouvons nous permettre de le juger. Mais ce récit nous est donné pour nous enseigner qu’en n’écoutant que ses sentiments, si bons soient-ils, même un apôtre peut sortir du chemin de la dépendance. Sérieuse leçon pour chacun de nous !