Année 4, 4 octobre

Actes 21, 15-32

Et après ces jours, ayant rassemblé nos effets, nous montâmes à Jérusalem. Et quelques-uns aussi des disciples de Césarée vinrent avec nous, amenant un certain Mnason, Cypriote, un ancien disciple, chez qui nous devions loger. Et quand nous fûmes arrivés à Jérusalem, les frères nous reçurent avec joie. Et, le jour suivant, Paul entra avec nous chez Jacques, et tous les anciens y vinrent. Et après qu’il les eut embrassés, il raconta une à une les choses que Dieu avait faites parmi les nations par son service. Et eux, l’ayant ouï, glorifièrent Dieu et dirent à Paul : Tu vois, frère, combien il y a de milliers de Juifs qui ont cru ; et ils sont tous zélés pour la loi. Or ils ont ouï dire de toi, que tu enseignes à tous les Juifs qui sont parmi les nations de renoncer à Moïse, disant qu’ils ne doivent pas circoncire leurs enfants, ni vivre selon les coutumes. Qu’est-ce donc ? Il faut absolument que la multitude s’assemble, car ils entendront dire que tu es arrivé. Fais donc ce que nous te disons : Nous avons quatre hommes qui ont fait un vœu ; prends-les et purifie-toi avec eux, et paye leur dépense, afin qu’ils se rasent la tête, et tous sauront que rien n’est [vrai] des choses qu’ils ont ouï dire de toi, mais que toi aussi, tu marches gardant la loi. Mais à l’égard de ceux des nations qui ont cru, nous [en] avons écrit, ayant décidé qu’ils n’ont rien de semblable à observer, si ce n’est qu’ils se gardent et de ce qui est sacrifié aux idoles, et du sang, et de ce qui est étouffé, et de la fornication. Alors Paul, ayant pris les hommes avec lui, et, le jour suivant, s’étant purifié, entra avec eux au temple, annonçant quand seraient accomplis les jours de leur purification, l’époque à laquelle l’offrande aurait été présentée pour chacun d’eux.

Et comme les sept jours allaient s’accomplir, les Juifs d’Asie l’ayant vu dans le temple, soulevèrent toute la foule et mirent les mains sur lui, s’écriant : Hommes israélites, aidez-nous ! C’est ici l’homme qui partout enseigne tout le monde contre le peuple, et la loi, et ce lieu ; et qui de plus a aussi amené des Grecs dans le temple et a profané ce saint lieu. Car ils avaient vu auparavant dans la ville Trophime l’Éphésien avec lui, et ils croyaient que Paul l’avait amené dans le temple. Et toute la ville fut en émoi, et il se fit un rassemblement du peuple ; et ayant saisi Paul, ils le traînèrent hors du temple ; et aussitôt les portes furent fermées. Et comme ils cherchaient à le tuer, le bruit vint au chiliarque de la cohorte, que tout Jérusalem était en confusion ; et aussitôt il prit des soldats et des centurions, et courut à eux ; mais eux, voyant le chiliarque et les soldats, cessèrent de battre Paul.


Pour aller de Grèce à Rome, l’apôtre s’était proposé de passer par Jérusalem (chap. 19, 21) ! Malgré ce fâcheux détour, la volonté du Seigneur se fera (v. 14). Seulement, le chemin que nous choisissons nous-mêmes n’est jamais simple ; nous pouvons nous attendre à y rencontrer toutes sortes de complications. Paul est invité, par les anciens de Jérusalem, à « judaïser », pour rassurer les croyants juifs, et se trouve entraîné ainsi à contredire son propre enseignement. Pénible dilemme pour lui ! Une fois de plus, nous constatons combien les chrétiens de Jérusalem étaient restés attachés à leur religion juive. Ils essaient de mettre le vin nouveau dans de vieilles outres (Matt. 9, 17). C’est à ces Israélites « zélés pour la loi » que Jacques, nommé au verset 18, parle de la « loi de la liberté » et du « service religieux pur et sans tache » (Jacq. 1, 27 ; 2, 12). Ce dernier ne consiste pas en une « purification » corporelle (v. 24), mais à « se conserver pur du monde », ainsi qu’à visiter les affligés. — Paul est ici comme pris dans un engrenage. Il fréquente le temple et se soumet aux rites du culte pour être agréable à ses frères. En vain d’ailleurs, car les Juifs prennent cela pour une provocation et cherchent à le tuer, mettant toute la ville en émoi (v. 30).