Année 4, 16 octobre

Actes 28, 1-16

Et ayant été sauvés, alors nous apprîmes que l’île s’appelait Malte. Et les barbares usèrent d’une humanité peu ordinaire envers nous, car ayant allumé un feu, ils nous reçurent tous, à cause de la pluie qui tombait et à cause du froid. Et Paul ayant ramassé une quantité de branches sèches et les ayant mises sur le feu, une vipère sortit de la chaleur et s’attacha à sa main. Et quand les barbares virent la bête suspendue à sa main, ils se dirent l’un à l’autre : Assurément, cet homme est un meurtrier, puisque, après avoir été sauvé de la mer, Némésis n’a pas permis qu’il vécût. Lui donc, ayant secoué la bête dans le feu, n’en souffrit aucun mal ; et ils s’attendaient à ce qu’il enflerait ou tomberait mort subitement. Mais quand ils eurent longtemps attendu et qu’ils eurent vu qu’il ne lui arrivait rien d’extraordinaire, changeant de sentiment, ils dirent que c’était un dieu.

Or aux environs de ce lieu-là se trouvaient les possessions du premier de l’île, nommé Publius, qui nous reçut, et nous logea durant trois jours avec beaucoup de bonté. Et il arriva que le père de Publius était [là] couché, souffrant beaucoup de la fièvre et de la dysenterie ; et Paul, étant entré auprès de lui, pria et lui imposa les mains et le guérit. Mais ceci étant arrivé, les autres malades aussi qui se trouvaient dans l’île vinrent et furent guéris. Et ceux-ci nous firent aussi de grands honneurs, et à notre départ nous fournirent ce qui nous était nécessaire.

Et trois mois après, nous partîmes sur un navire d’Alexandrie qui avait hiverné dans l’île, et qui avait pour enseigne les Dioscures. Et ayant relâché à Syracuse, nous y demeurâmes trois jours. De là nous fîmes un circuit, et nous arrivâmes à Rhegium ; et un jour après, le vent du midi s’étant levé, nous arrivâmes le deuxième jour à Pouzzoles, où, ayant trouvé des frères, nous fûmes priés de demeurer avec eux sept jours ; et ainsi nous allâmes à Rome. Et de là, les frères, ayant appris les choses qui nous étaient arrivées, vinrent au-devant de nous jusqu’au Forum d’Appius et aux Trois-Tavernes ; et Paul, les voyant, rendit grâces à Dieu et prit courage.

Et lorsque nous fûmes arrivés à Rome, [le centurion livra les prisonniers au préfet du prétoire, et] il fut permis à Paul de demeurer chez lui avec un soldat qui le gardait.


Dieu a mis des sentiments d’humanité dans le cœur des païens de l’île de Malte (comme précédemment dans celui du centurion Jules ; v. 2 ; chap. 27, 3). Ils accueillent et réconfortent les naufragés. Au milieu de ceux-ci, le Seigneur se plaît à faire reconnaître Son serviteur par le moyen d’un miracle. L’apôtre, qui n’a pas jugé au-dessous de sa dignité de ramasser du bois pour alimenter le feu, est mordu par une vipère, et n’en subit aucun mal. C’était un des signes qui devaient « accompagner » les disciples. Un autre était l’imposition des mains aux malades pour les guérir (Marc 16, 17, 18). La bienveillance des « barbares » de Malte trouve vite sa récompense. Tous les malades de l’île, à commencer par le père de Publius, sont guéris par la puissance de Dieu. Et nous aimons à penser que beaucoup de ces gens ont trouvé la guérison de l’âme. Ainsi, l’opposition de l’Ennemi n’aura servi qu’à jeter sur une terre nouvelle la semence de l’évangile. — Le voyage de Paul s’achève. Avant d’apporter quoi que ce soit à ses frères de Rome, c’est lui-même qui prend courage dans leur communion fraternelle. Le plus jeune croyant peut être aussi un sujet de joie et d’encouragement pour un serviteur de Dieu.