Année 4, 14 novembre

Romains 14, 1-18

Or quant à celui qui est faible en foi, recevez-le ; non pas pour la décision de questions [douteuses]. L’un croit pouvoir manger de toutes choses ; l’autre qui est faible, mange des herbes : que celui qui mange ne méprise pas celui qui ne mange pas ; et que celui qui ne mange pas ne juge pas celui qui mange, car Dieu l’a reçu. Qui es-tu, toi qui juges le domestique d’autrui ? Il se tient debout ou il tombe pour son propre maître ; et il sera tenu debout, car le Seigneur est puissant pour le tenir debout. L’un estime un jour plus qu’un autre jour, et l’autre estime tous les jours [égaux] : que chacun soit pleinement persuadé dans son propre esprit. Celui qui a égard au jour, y a égard à cause du Seigneur ; et celui qui mange, mange à cause du Seigneur, car il rend grâces à Dieu ; et celui qui ne mange pas, ne mange pas à cause du Seigneur, et il rend grâces à Dieu. Car nul de nous ne vit ayant égard à lui-même, et nul ne meurt ayant égard à lui-même : mais soit que nous vivions, nous vivons ayant égard au Seigneur, soit que nous mourions, nous mourons ayant égard au Seigneur ; soit donc que nous vivions, soit que nous mourions, nous sommes du Seigneur. Car c’est pour cela que Christ est mort et qu’il a revécu, afin qu’il dominât et sur les morts et sur les vivants. Mais toi, pourquoi juges-tu ton frère ? Ou aussi toi, pourquoi méprises-tu ton frère ? Car nous comparaîtrons tous devant le tribunal de Dieu ; car il est écrit : « Je suis vivant, dit le *Seigneur, que tout genou se ploiera devant moi, et que toute langue confessera hautement Dieu ». Ainsi donc, chacun de nous rendra compte pour lui-même à Dieu. Ne nous jugeons donc plus l’un l’autre ; mais jugez plutôt ceci, de ne pas mettre une pierre d’achoppement ou une occasion de chute devant votre frère. Je sais, et je suis persuadé dans le seigneur Jésus, que rien n’est souillé par soi-même, sauf qu’à celui qui croit qu’une chose est souillée, elle lui est souillée. Car si, à cause d’une viande, ton frère est attristé, tu ne marches plus selon l’amour. Ne détruis pas par ta viande celui pour lequel Christ est mort. Que ce qui est bien en vous ne soit donc pas blâmé. Car le royaume de Dieu n’est pas manger et boire, mais justice, et paix, et joie dans l’Esprit Saint. Car celui qui en cela sert le Christ est agréable à Dieu et approuvé des hommes.


Les Actes nous ont montré combien les chrétiens sortis du judaïsme avaient peine à se dégager des formes de leur religion. Nombreux sont, encore aujourd’hui dans la chrétienté, les croyants qui attachent de l’importance à des pratiques extérieures : abstention de viandes, respect de fêtes… Gardons-nous de les critiquer ! Je n’ai pas le droit de douter qu’un chrétien n’agisse « à cause du Seigneur » (v. 6), dont il est un serviteur responsable. D’une manière générale, la disposition à juger les autres est toujours la preuve que je connais mal mon propre cœur. Car si je suis véritablement saisi, à la fois par l’horreur de moi-même et par le sentiment de la grâce de Dieu qui me supporte, tout esprit de supériorité disparaît de ma pensée. Puis-je d’ailleurs m’ériger en juge, alors que je vais comparaître bientôt pour mon propre compte devant le tribunal de Dieu (v. 10 ; bien qu’étant déjà justifié) ? Non seulement je n’ai pas à juger les motifs du comportement d’autrui, mais je dois veiller à ne pas le scandaliser par le mien. Je suis exhorté à m’abstenir de ce qui pourrait détruire (contraire d’édifier) un autre croyant. Pour cela, le verset 15 me donne l’argument décisif : ce frère est « celui pour lequel Christ est mort ».