Année 4, 29 décembre

2 Corinthiens 12, 1-10

Il est vrai qu’il est sans profit pour moi de me glorifier, car j’en viendrai à des visions et à des révélations du Seigneur. Je connais un homme en Christ, qui, il y a quatorze ans (si ce fut dans le corps, je ne sais ; si ce fut hors du corps, je ne sais ; Dieu le sait), [je connais] un tel homme qui a été ravi jusqu’au troisième ciel. Et je connais un tel homme, (si ce fut dans le corps, si ce fut hors du corps, je ne sais, Dieu le sait,) — qu’il a été ravi dans le paradis, et a entendu des paroles ineffables qu’il n’est pas permis à l’homme d’exprimer. Je me glorifierai d’un tel homme, mais je ne me glorifierai pas de moi-même, si ce n’est dans mes infirmités. Car quand je voudrais me glorifier, je ne serais pas insensé, car je dirais la vérité ; mais je m’en abstiens, de peur que quelqu’un ne m’estime au-dessus de ce qu’il me voit être ou de ce qu’il a pu entendre dire de moi. Et afin que je ne m’enorgueillisse pas à cause de l’extraordinaire des révélations, il m’a été donné une écharde pour la chair, un ange de Satan pour me souffleter, afin que je ne m’enorgueillisse pas. À ce sujet j’ai supplié trois fois le Seigneur, afin qu’elle se retirât de moi ; et il m’a dit : Ma grâce te suffit, car ma puissance s’accomplit dans l’infirmité. Je me glorifierai donc très volontiers plutôt dans mes infirmités, afin que la puissance du Christ demeure sur moi. C’est pourquoi je prends plaisir dans les infirmités, dans les outrages, dans les nécessités, dans les persécutions, dans les détresses pour Christ : car quand je suis faible, alors je suis fort.


Un homme en Christ est quelqu’un pour qui la chair a perdu ses droits (Rom. 8, 1, 2). Il est « une nouvelle création » (chap. 5, 17). Sa position devant Dieu est celle de Christ Lui-même, et il l’occupe déjà par la foi dans le ciel. Paul, lui, s’y est trouvé ravi réellement pendant un moment inoubliable. Et qu’a-t-il pu voir, dans le paradis ? Christ ressuscité et glorieux. Qu’a-t-il pu y entendre ? Le langage du ciel, qui ne peut se traduire dans les langues des hommes (v. 4). Quelle faveur extraordinaire ! Mais cette expérience unique présentait ensuite un danger certain pour l’apôtre. Pour le garder de s’enorgueillir, « une écharde dans la chair » lui est donnée : peut-être une infirmité pénible, tendant à le rendre méprisable dans sa prédication (chap. 10, 1, 10 ; Gal. 4, 14). Seigneur, débarrasse-moi de cela, supplie l’apôtre ; mon service en souffrira… — « Ma grâce te suffit », est la réponse du Seigneur. Contrairement aux apparences, l’écharde était un effet de cette grâce. Ne servait-elle pas en Paul à juguler la chair, « ce compagnon gênant de son travail » (J.N.D.) ? Oui, précieuses sont, pour le chrétiens, les infirmités et les épreuves. Elles contribuent à affaiblir l’homme, pour permettre à la puissance de Dieu de se manifester (v. 9, 10 ; chap. 4, 7…).