Année 4, 30 décembre

2 Corinthiens 12, 11-21

Je suis devenu insensé : vous m’y avez contraint ; car moi, j’aurais dû être recommandé par vous ; car je n’ai été en rien moindre que les plus excellents apôtres, quoique je ne sois rien. Certainement les signes d’un apôtre ont été opérés au milieu de vous avec toute patience, [par] des signes, et des prodiges, et des miracles. Car en quoi avez-vous été inférieurs aux autres assemblées, sinon en ce que moi-même je ne vous ai pas été à charge ? Pardonnez-moi ce tort. Voici, cette troisième fois, je suis prêt à aller auprès de vous ; et je ne vous serai pas à charge, car je ne cherche pas vos biens, mais vous-mêmes ; car ce ne sont pas les enfants qui doivent amasser pour leurs parents, mais les parents pour leurs enfants. Or moi, très volontiers je dépenserai et je serai entièrement dépensé pour vos âmes, si même, vous aimant beaucoup plus, je devais être moins aimé.

Mais soit ! moi, je ne vous ai pas été à charge, mais, étant rusé, je vous ai pris par finesse. Me suis-je enrichi à vos dépens par aucun de ceux que je vous ai envoyés ? J’ai prié Tite et j’ai envoyé le frère avec lui. Tite s’est-il enrichi à vos dépens ? N’avons-nous pas marché dans le même esprit ? N’avons-nous pas marché sur les mêmes traces ?

Vous avez longtemps pensé que nous nous justifions auprès de vous. Nous parlons devant Dieu en Christ, et toutes choses, bien-aimés, pour votre édification. Car je crains que, quand j’arriverai, je ne vous trouve pas tels que je voudrais, et que moi je ne sois trouvé par vous tel que vous ne voudriez pas, [et] qu’il n’y ait des querelles, des jalousies, des colères, des intrigues, des médisances, des insinuations, des enflures d’orgueil, des désordres, et qu’étant de nouveau revenu [au milieu de vous], mon Dieu ne m’humilie quant à vous, et que je ne sois affligé à l’occasion de plusieurs de ceux qui ont péché auparavant et qui ne se sont pas repentis de l’impureté et de la fornication et de l’impudicité qu’ils ont commises.


Quel chagrin, pour l’apôtre, de voir les suppositions faites à son sujet, les motifs intéressés et les ruses qu’on lui prêtait (v. 14, 16 ; chap. 7, 2, 3 ; comp. Act. 20, 33) ! Alors que, dans une conduite irréprochable, il n’avait cessé, avec ses compagnons d’œuvre, de marcher « sur les mêmes traces » : celles de Christ (v. 18). S’il répond longuement à ces calomnies, ce n’est cependant pas pour se justifier, mais parce qu’il a en vue l’édification de ses bien-aimés Corinthiens (v. 19 ; 1 Cor. 14, 26 fin). En effet, ne pas reconnaître le ministère de l’apôtre, revenait à rejeter aussi l’autorité de la Parole divine qu’il annonçait. Combien de soi-disant chrétiens, aujourd’hui, rejettent telle partie de la Parole inspirée, et particulièrement les épîtres de Paul. Le verset 21 montre à quels péchés conduisent cette négligence et ce mépris. — Ainsi, dans ce chapitre, « nous trouvons l’état le plus glorieux auquel un chrétien puisse être élevé… et la condition la plus misérable dans laquelle il puisse tomber… Quel contraste entre cette élévation dans le troisième ciel et cette vile dégradation charnelle ! Et le chrétien est capable des deux ! Quelle leçon et quel avertissement pour chaque saint… » (J.N.D., Un homme en Christ p. 2).