Année 5, 4 janvier

Psaume 94

*Dieu des vengeances, Éternel, *Dieu des vengeances ! fais luire ta splendeur.

Élève-toi, juge de la terre ! rends la récompense aux orgueilleux.

* Jusques à quand les méchants, ô Éternel ! jusques à quand les méchants se réjouiront-ils ?

[Jusques à quand] tous les ouvriers d’iniquité proféreront-ils [et] diront-ils des paroles arrogantes ? [jusques à quand] se vanteront-ils ?

Ils foulent ton peuple, ô Éternel ! et affligent ton héritage ;

Ils tuent la veuve et l’étranger, et mettent à mort les orphelins,

Et ils disent : Jah ne le verra pas, et le Dieu de Jacob n’y fera pas attention.

* Comprenez, vous les stupides d’entre le peuple ! Et vous, insensés, quand serez-vous intelligents ?

Celui qui a planté l’oreille n’entendra-t-il point ? Celui qui a formé l’œil ne verra-t-il point ?

Celui qui instruit les nations ne châtiera-t-il pas, lui qui enseigne la connaissance aux hommes ?

L’Éternel connaît les pensées des hommes, qu’elles ne sont que vanité.

* Bienheureux l’homme que tu châties, ô Jah ! et que tu enseignes par ta loi,

Pour le mettre à l’abri des mauvais jours, jusqu’à ce que la fosse soit creusée pour le méchant !

Car l’Éternel ne délaissera point son peuple et n’abandonnera point son héritage ;

Car le jugement retournera à la justice, et tous ceux qui sont droits de cœur le suivront.

* Qui se lèvera pour moi contre les méchants ? Qui se tiendra avec moi contre les ouvriers d’iniquité ?

Si l’Éternel n’avait été mon aide, peu s’en serait fallu que mon âme n’eût été habiter dans le silence.

Si j’ai dit : Mon pied glisse, ta bonté, ô Éternel ! m’a soutenu.

Dans la multitude des pensées qui étaient au-dedans de moi, tes consolations ont fait les délices de mon âme.

Le trône d’iniquité, qui fait de l’oppression une loi, sera-t-il uni à toi ?

* Ils se rassemblent contre l’âme du juste, et condamnent le sang innocent.

Mais l’Éternel me sera une haute retraite, et mon Dieu, le rocher de ma confiance.

Il fera retomber sur eux leur iniquité, et les détruira par leur méchanceté ; l’Éternel, notre Dieu, les détruira.


À la différence de l’Israélite du temps de la fin, le chrétien doit se garder de tout désir de vengeance (Rom. 12, 17…). Il n’en souffre pas moins du mal et de l’injustice qui règnent dans ce monde, où l’orgueil (v. 2), la méchanceté (v. 3), l’arrogance, la vantardise (v. 4), l’oppression et la violence (v. 5, 6), se donnent libre cours. Le croyant ne peut traverser la terre en restant insensible à ce qu’il voit tous les jours. Et plus il a conscience de la sainteté de Dieu, plus le mal lui fait horreur (Ps. 97, 10). C’est pourquoi Christ, l’homme parfait, en a souffert plus que personne. Voyez-Le, en Marc 3, 5, « attristé de l’endurcissement de leur cœur »… Et Il a été Lui-même l’objet de la suprême injustice (v. 21). — Souvent, la constatation de ce mal qui nous entoure soulève en nous une multitude de pensées pénibles : Dieu ne voit-Il pas ces choses ? Pourquoi n’intervient-Il pas ?… En réponse, le Seigneur ne nous donne, en général, pas d’explications, mais toujours des consolations (v. 19). En nous ouvrant les yeux sur la méchanceté du monde, Il nous aide à nous en séparer. Mais c’est afin de mieux nous attacher à Lui-même, et pour que notre espérance en soit rendue plus ferme. Puissent les consolations d’en haut faire toujours les délices de notre âme !