Année 5, 22 janvier

Psaume 109, 1-20

Au chef de musique. De David. Psaume.

Ô Dieu de ma louange ! ne te tais point.

Car la bouche du méchant et la bouche de la fraude se sont ouvertes contre moi : ils parlent contre moi avec une langue menteuse,

Et ils m’ont entouré de paroles de haine, et ils me font la guerre sans cause.

Pour mon amour, ils ont été mes adversaires ; mais moi [je me suis adonné à la] prière.

Et ils m’ont rendu le mal pour le bien, et la haine pour mon amour.

* Prépose sur lui un méchant, et que l’adversaire se tienne à sa droite ;

Quand il sera jugé, qu’il soit déclaré méchant, et que sa prière lui soit [comptée] comme un péché ;

Que ses jours soient peu nombreux, qu’un autre prenne sa charge ;

Que ses fils soient orphelins, et sa femme veuve ;

Que ses fils soient vagabonds, et qu’ils mendient, et qu’ils aillent quêtant loin de leurs [demeures en] ruines.

Que l’usurier jette le filet sur tout ce qui est à lui, et que les étrangers pillent [le fruit de] son travail ;

Qu’il n’y ait personne qui étende sa bonté sur lui, et qu’il n’y ait personne qui use de grâce envers ses orphelins ;

Que sa postérité soit retranchée ; que, dans la génération qui suivra, leur nom soit effacé ;

Que l’iniquité de ses pères revienne en mémoire devant l’Éternel, et que le péché de sa mère ne soit point effacé ;

Qu’ils soient continuellement devant l’Éternel, et qu’il retranche leur mémoire de la terre ;

Parce qu’il ne s’est point souvenu d’user de bonté, et qu’il a persécuté l’affligé et le pauvre, et celui qui a le cœur brisé, pour le faire mourir.

Et il a aimé la malédiction : — qu’elle vienne sur lui ! Et il n’a pas pris plaisir à la bénédiction : — qu’elle soit loin de lui !

Et qu’il soit revêtu de la malédiction comme de sa robe ; et qu’elle entre au-dedans de lui comme de l’eau, et dans ses os comme de l’huile ;

Qu’elle lui soit comme un vêtement dont il se couvre, et comme une ceinture qui le ceigne continuellement.

Telle soit, de par l’Éternel, la récompense de mes adversaires et de ceux qui parlent en mal contre mon âme.


Ce psaume terrible s’ouvre en invoquant le « Dieu de ma louange » (v. 1). Aucune menace, aucun sujet d’accablement, n’empêchait Jésus de lever les yeux vers Son Père, et de Le louer. Au contraire, c’étaient autant de raisons pour le faire. Comment se défendait-Il, quand Il était « entouré de paroles de haine » (v. 3) ? « Mais moi — dit-Il — je me suis adonné à la prière » (v. 4). Telle devrait être, chers amis chrétiens, notre seule « riposte », lorsqu’il nous arrive de rencontrer une hostilité injuste. Si nous nous taisons — ou plutôt si nous ne parlons qu’à Dieu — Lui ne se taira pas, et se chargera de répondre à notre place (v. 1 ; Rom. 12, 19). Toutefois, Christ a été seul à endurer « une telle contradiction… » (Héb. 12, 3). Ses adversaires (qui, dans l’original hébreu, portent le même nom que leur maître, Satan), non seulement Lui ont fait la guerre sans cause ; mais, s’écrie Jésus, « ils m’ont rendu le mal pour le bien et la haine pour mon amour » (v. 5). Or, parmi eux, s’était rangé Judas, coupable d’une ingratitude d’autant plus affreuse, qu’il avait été l’objet d’une plus intime affection. Actes 1, 20 lui applique le verset 8 (et, pour l’avenir, ce passage se rapporte à l’Antichrist). Certes, il y avait bien là de quoi briser le cœur du Sauveur (v. 16).