Année 5, 5 mars

Proverbes 18, 1-24

Celui qui se tient à l’écart recherche ce qui lui plaît ; il conteste contre toute sagesse.

Le sot ne prend pas plaisir à l’intelligence, mais à ce que son cœur soit manifesté.

Quand vient le méchant, le mépris vient aussi, et avec l’ignominie, l’opprobre.

Les paroles de la bouche d’un homme sont des eaux profondes, et la fontaine de la sagesse est un torrent qui coule.

Ce n’est pas bien d’avoir acception de la personne du méchant pour faire frustrer le juste dans le jugement.

Les lèvres du sot entrent en dispute, et sa bouche appelle les coups.

La bouche du sot est sa ruine, et ses lèvres sont un piège pour son âme.

Les paroles du rapporteur sont comme des friandises, et elles descendent jusqu’au-dedans des entrailles.

Celui-là aussi qui est lâche dans son ouvrage est frère du destructeur.

Le nom de l’Éternel est une forte tour ; le juste y court et s’y trouve en une haute retraite.

Les biens du riche sont sa ville forte, et comme une haute muraille, dans son imagination.

Avant la ruine le cœur de l’homme s’élève, et la débonnaireté va devant la gloire.

Répondre avant d’avoir entendu, c’est une folie et une confusion pour qui le fait.

L’esprit d’un homme soutient son infirmité ; mais l’esprit abattu, qui le supportera ?

Le cœur de l’homme intelligent acquiert la connaissance, et l’oreille des sages cherche la connaissance.

Le don d’un homme lui fait faire place et l’introduit devant les grands.

Celui qui est le premier dans son procès est juste ; son prochain vient, et l’examine.

Le sort fait cesser les querelles et sépare les puissants.

Un frère offensé est plus [difficile] à gagner qu’une ville forte, et les querelles sont comme les verrous d’un palais.

Le ventre d’un homme est rassasié du fruit de sa bouche ; du revenu de ses lèvres il est rassasié.

La mort et la vie sont au pouvoir de la langue, et celui qui l’aime mangera de son fruit.

Celui qui a trouvé une femme a trouvé une bonne chose, et il a obtenu faveur de la part de l’Éternel.

Le pauvre parle en supplications, mais le riche répond des choses dures.

L’homme qui a [beaucoup] de compagnons va se ruinant ; mais il est tel ami plus attaché qu’un frère.


Se tenir à l’écart en vivant pour soi-même, c’est faire preuve d’égoïsme, et souvent d’orgueil. Romains 15, 1-3, en citant l’exemple du Seigneur Jésus, nous exhorte à ne pas rechercher ce qui plaît à nous-mêmes (comp. v. 1), mais ce qui plaît à notre prochain, « en vue du bien, pour l’édification ». Or la langue constitue le moyen de communiquer avec ce prochain, pour son bien ou pour son mal. La bouche peut être « la fontaine de la sagesse » (v. 4). Mais elle peut aussi faire sourdre des disputes (v. 6), des rapportages (v. 8), de la vantardise (v. 12 ; Jacq. 3, 5), des réponses précipitées (v. 13), des choses dures (v. 23)… Eh bien ! ces tristes fruits de la chair seront mangés par celui-là même qui les a produits (v. 20, 21 ; Luc 6, 38 fin). Ils lui vaudront des coups (v. 6), la ruine, un piège pour son âme (v. 7), la confusion (v. 13), la mort… (v. 21). Quel poison, quel arrière-goût amer, est caché dans ces « friandises » (v. 8) ! — Les versets 11, 12 nous montrent un autre genre de folie : celle de l’homme hautain, qui met sa confiance dans l’incertitude des richesses, et s’imagine être protégé par elles (lire Marc 10, 24). Le juste, lui, n’a pas d’autre retraite que le nom de l’Éternel, plus puissant que la plus forte tour (v. 10 ; comp. Ps. 91, 2).