Année 5, 19 mars

Proverbes 25, 16-28

As-tu trouvé du miel, manges-en ce qu’il t’en faut, de peur que tu n’en sois repu et que tu ne le vomisses.

Mets rarement ton pied dans la maison de ton prochain, de peur qu’il ne soit rassasié de toi et qu’il ne te haïsse.

L’homme qui rend un faux témoignage contre son prochain est un marteau, et une épée, et une flèche aiguë.

La confiance en un perfide, au jour de la détresse, est une dent cassée et un pied chancelant.

[Comme] celui qui ôte son vêtement en un jour de froid, [comme] du vinaigre sur le nitre, tel est celui qui chante des chansons à un cœur affligé.

Si celui qui te hait a faim, donne-lui du pain à manger, et, s’il a soif, donne-lui de l’eau à boire ; car tu entasseras des charbons ardents sur sa tête, et l’Éternel te le rendra.

Le vent du nord enfante les averses ; et les visages indignés, une langue [qui médit] en secret.

Mieux vaut habiter sur le coin d’un toit, que [d’avoir] une femme querelleuse et une maison en commun.

Les bonnes nouvelles d’un pays éloigné sont de l’eau fraîche pour une âme altérée.

Le juste qui chancelle devant le méchant est une fontaine trouble et une source corrompue.

Manger beaucoup de miel n’est pas bon, et s’occuper de sa propre gloire n’est pas la gloire.

L’homme qui ne gouverne pas son esprit est une ville en ruine, sans murailles.


Le miel est bon, mais si nous voulions en faire notre seule nourriture, nous en serions vite dégoûtés. De même, les affections naturelles : l’amitié, les joies de la famille… sont agréables et douces, mais elles ne doivent pas prendre trop de place, sous peine de tourner à l’égoïsme, d’amener à la satiété (v. 16, 27). — L’évangile est la bonne nouvelle par excellence, eau vive pour les âmes altérées (comp. v. 25). Et chaque croyant est comme un canal, par lequel cette eau fraîche de la grâce peut couler pour en abreuver d’autres (Jean 7, 38). Mais attention ! Un peu de boue dans une fontaine suffit à rendre son eau imbuvable. Un manque de fermeté devant le méchant, un moment de relâchement, et voilà la source troublée et corrompue, comme quand on remue le fond d’un ruisseau clair avec un bâton (v. 26). — Ne pas gouverner son esprit, c’est le livrer sans défense, telle une ville sans remparts, à tous les assauts ennemis (v. 28). Impatiences, ressentiments, jalousies, orgueil, doutes, convoitises… tous les bataillons des mauvaises pensées auront tôt fait de s’y donner rendez-vous. 1 Pierre 1, 13 nous invite, dans ce sens, à ceindre les reins de notre entendement et à être sobres, autrement dit à contenir notre imagination.