Année 5, 15 avril

Cantique des cantiques 1, 1-17

Le cantique des cantiques, qui est de Salomon.

Qu’il me baise des baisers de sa bouche ! car tes amours sont meilleures que le vin. Tes parfums sont d’agréable odeur ; ton nom est un parfum répandu ; c’est pourquoi les jeunes filles t’aiment. Tire-moi : nous courrons après toi. — Le roi m’a amenée dans ses chambres. — Nous nous égayerons, et nous nous réjouirons en toi ; nous nous souviendrons de tes amours plus que du vin. Elles t’aiment avec droiture.

Je suis noire, mais je suis agréable, filles de Jérusalem ! comme les tentes de Kédar, comme les tentures de Salomon. Ne me regardez pas, parce que je suis noire, parce que le soleil m’a regardée : les fils de ma mère se sont irrités contre moi, ils m’ont mise à garder les vignes ; ma vigne qui est à moi, je ne l’ai point gardée.

Dis-moi, toi qu’aime mon âme, où tu pais [ton troupeau], où tu le fais reposer à midi ; car pourquoi serais-je comme une femme voilée auprès des troupeaux de tes compagnons ?

Si tu ne le sais pas, ô la plus belle parmi les femmes ! sors sur les traces du troupeau, et pais tes chevreaux près des habitations des bergers.

Je te compare, mon amie, à une jument aux chars du Pharaon. Tes joues sont agréables avec des rangées de joyaux ; ton cou, avec des colliers. Nous te ferons des chaînes d’or avec des paillettes d’argent.

Pendant que le roi est à table, mon nard exhale son odeur. Mon bien-aimé est pour moi un bouquet de myrrhe ; il passera la nuit entre mes seins. Mon bien-aimé est pour moi une grappe de henné dans les vignes d’En-Guédi.

Voici, tu es belle, mon amie ; voici, tu es belle ! Tes yeux sont des colombes.

Voici, tu es beau, mon bien-aimé ; oui, tu es agréable ! oui, notre lit est verdoyant. Les solives de nos maisons sont des cèdres ; nos lambris des cyprès.


N’abordons pas ce livre sans demander d’abord au Seigneur de nous garder de toute pensée profane. — L’Ecclésiaste nous a appris que le monde ne pouvait combler le vide du cœur humain. Le Cantique nous présente l’amour divin, qui seul peut le remplir. Précisons qu’il s’agit ici, avant tout, en figure, des relations futures du Roi, Christ, avec Israël, son Épouse terrestre. Au moment où s’ouvrira Son règne, les affections de ce peuple seront ranimées, et répondront enfin à celles du vrai Salomon. Mais nous soulignerons surtout, dans notre lecture, ce qui peut s’appliquer pratiquement aux besoins actuels du chrétien. Or l’amour est le lien vital qui unit chaque racheté à son Sauveur. De Lui à nous, il est infini, immuable. De nous à Lui, combien faible et inconséquent ! Demandons-Lui qu’Il nous tire, pour que nous puissions courir après Lui (v. 4). — Les versets 5, 6 sont la confession du passé coupable. Celle qui parle ici le sait bien : si elle est agréable, ce n’est pas à cause de ses propres mérites (lire Éph. 1, 6 fin). Mais maintenant, elle recherche la présence du Berger (v. 7, 8), du Roi (v. 12). Elle l’aime ; Il est continuellement sur son cœur, comme un sachet de myrrhe parfumée, imprégnant ses vêtements et l’accompagnant en tous lieux (v. 13 ; 2 Cor. 2, 14-16).