Année 5, 18 avril

Cantique des cantiques 4, 1-16 ; 5, 1

Voici, tu es belle, mon amie ; voici, tu es belle ! Tes yeux sont des colombes derrière ton voile ; tes cheveux sont comme un troupeau de chèvres sur les pentes de la montagne de Galaad. Tes dents sont comme un troupeau de [brebis] tondues, qui montent du lavoir, qui toutes ont des jumeaux, et pas une d’elles n’est stérile. Tes lèvres sont comme un fil écarlate, et ta bouche est agréable ; ta joue est comme un quartier de grenade derrière ton voile. Ton cou est comme la tour de David, bâtie pour y suspendre des armures ; mille boucliers y sont suspendus, tous les pavois des vaillants hommes. Tes deux seins sont comme deux faons jumeaux d’une gazelle, qui paissent parmi les lis.

Jusqu’à ce que l’aube se lève, et que les ombres fuient, j’irai à la montagne de la myrrhe et à la colline de l’encens.

Tu es toute belle, mon amie, et en toi il n’y a point de défaut. [Viens] avec moi du Liban, [ma] fiancée, viens du Liban avec moi ; regarde du sommet de l’Amana, du sommet du Senir et de l’Hermon, des tanières des lions, des montagnes des léopards. Tu m’as ravi le cœur, ma sœur, [ma] fiancée ; tu m’as ravi le cœur par l’un de tes yeux, par l’un des colliers de ton cou. Que de charme ont tes amours, ma sœur, [ma] fiancée ! Que tes amours sont meilleures que le vin, et l’odeur de tes parfums plus que tous les aromates ! Tes lèvres, [ma] fiancée, distillent le miel ; sous ta langue il y a du miel et du lait, et l’odeur de tes vêtements est comme l’odeur du Liban. [Tu es] un jardin clos, ma sœur, [ma] fiancée, une source fermée, une fontaine scellée. Tes plants sont un paradis de grenadiers et de fruits exquis, de henné et de nard, de nard et de safran, de roseau odorant et de cinnamome, avec tous les arbres à encens ; de myrrhe et d’aloès, avec tous les principaux aromates ; une fontaine dans les jardins, un puits d’eaux vives, qui coulent du Liban !

Réveille-toi, nord, et viens, midi ; souffle dans mon jardin, pour que mes aromates s’exhalent ! Que mon bien-aimé vienne dans son jardin, et qu’il mange ses fruits exquis.

Je suis venu dans mon jardin, ma sœur, [ma] fiancée ! J’ai cueilli ma myrrhe avec mes aromates, j’ai mangé mon rayon de miel avec mon miel, j’ai bu mon vin avec mon lait. Mangez, amis ; buvez, buvez abondamment, bien-aimés !


Tandis que le Seigneur considère avec ravissement la beauté de son Épouse, où sont les regards de celle-ci ? Trop souvent, nous nous laissons éblouir par les attraits brillants et exaltants du monde (le Liban) ! Inconscients que nous sommes, nous n’y discernons pas les « tanières des lions », ni les léopards sournois (v. 8). Mais le Seigneur voit, Lui, les dangers auxquels nous sommes exposés dans ce milieu fascinant, et cherche avec douceur à nous en détacher. « Viens avec moi du Liban… » (v. 8). Ce qui doit nous en éloigner, c’est l’amour pour Lui, plutôt que la crainte du danger. « Ma sœur, ma fiancée » : ces noms sont le tendre rappel des liens avec Lui. Le Seigneur a sur l’âme qu’Il aime des droits exclusifs. Elle est une fontaine scellée, dont seul Il a le droit de boire, un jardin clos, où rien d’étranger ne doit s’introduire, et dont les fleurs, les fruits, les parfums, Lui sont réservés. Mais « pour que ses aromates s’exhalent », il faut parfois qu’Il fasse souffler le vent de l’épreuve ou les brises du midi (v. 16). Ainsi, les affections pour Lui se trouveront ranimées, Sa présence sera désirée, et Lui-même, répondant à cette invitation, se plaira à cueillir, à goûter et à partager, ce que notre faible amour aura su Lui préparer (chap. 5, 1).