Année 5, 19 avril

Cantique des cantiques 5, 2-16

* Je dormais, mais mon cœur était réveillé. C’est la voix de mon bien-aimé qui heurte : Ouvre-moi, ma sœur, mon amie, ma colombe, ma parfaite ! Car ma tête est pleine de rosée, mes boucles, des gouttes de la nuit. — Je me suis dépouillée de ma tunique, comment la revêtirais-je ? J’ai lavé mes pieds, comment les salirais-je ? — Mon bien-aimé a avancé sa main par le guichet, et mes entrailles se sont émues à cause de lui. Je me suis levée pour ouvrir à mon bien-aimé, et de mes mains a dégoutté la myrrhe, et de mes doigts, la myrrhe limpide, sur les poignées du verrou. J’ai ouvert à mon bien-aimé, mais mon bien-aimé s’était retiré, il avait passé plus loin ; mon âme s’en était allée pendant qu’il parlait. Je le cherchai, mais je ne le trouvai pas ; je l’appelai, mais il ne me répondit pas. Les gardes qui font la ronde par la ville me trouvèrent ; ils me frappèrent, ils m’ont blessée ; les gardes des murailles m’ont ôté mon voile de dessus moi. Je vous adjure, filles de Jérusalem, si vous trouvez mon bien-aimé, que lui direz-vous ? Que je suis malade d’amour.

Ton bien-aimé qu’est-il de plus qu’un autre bien-aimé, ô la plus belle parmi les femmes ? Ton bien-aimé qu’est-il de plus qu’un autre bien-aimé, que tu nous adjures ainsi ?

Mon bien-aimé est blanc et vermeil, un porte-bannière entre dix mille. Sa tête est un or très fin ; ses boucles sont flottantes, noires comme un corbeau ; ses yeux, comme des colombes près des ruisseaux d’eau, baignés dans le lait, bien enchâssés ; ses joues, comme des parterres d’aromates, des corbeilles de fleurs parfumées ; ses lèvres, des lis distillant une myrrhe limpide ; ses mains, des rondelles d’or, où sont enchâssés des chrysolithes ; son ventre, un ivoire poli, couvert de saphirs ; ses jambes, des colonnes de marbre blanc, reposant sur des socles d’or fin ; son port, comme le Liban, distingué comme les cèdres ; son palais est plein de douceur, et toute sa personne est désirable. Tel est mon bien-aimé, tel est mon ami, filles de Jérusalem !


Que de fois nous pouvons nous reconnaître, dans l’égoïsme et la nonchalance coupable de la bien-aimée ! Jésus frappe à la porte de notre cœur. Mais la tiédeur spirituelle, l’amour de nos aises, la négligence à nous juger, nous font trouver mainte excuse pour ne pas écouter la voix de Son Esprit. Avec tristesse, le Seigneur « passe plus loin ». Sachons alors, pour retrouver Sa communion, déployer l’ardeur de la jeune épouse. Pour décrire son bien-aimé, elle n’a pas de termes assez brûlants, de comparaisons assez éloquentes. Et nous, chers amis, qu’aurions-nous à dire, si quelqu’un nous interrogeait au sujet du Seigneur Jésus (comp. Matt. 16, 15, 16) ? Qu’est-Il de plus, pour nous, que ceci ou cela (v. 9) ? Saurions-nous parler et de Son amour et de Sa puissance, de Son abaissement, de Son obéissance jusqu’à la mort de la croix ? Aurions-nous quelque chose à dire de Sa grâce et de Sa sagesse, des perfections de Sa marche et de Son service ? « Il n’y a point d’apparence en Lui pour nous le faire désirer », disait Israël par la bouche du prophète (És. 53, 2). Mais la beauté des gloires morales du Messie (cachées au peuple incrédule) amène ici l’Épouse à s’écrier : « Toute sa personne est désirable ». Cette personne est-elle vraiment l’objet de tous nos désirs ?