Année 5, 22 avril

Cantique des cantiques 8, 1-14

Oh ! que tu fusses pour moi comme un frère qui ait sucé les mamelles de ma mère ! Si je te trouvais dehors, je t’embrasserais, sans qu’on m’en méprisât. Je t’amènerais, je t’introduirais dans la maison de ma mère : tu m’instruirais ; je te ferais boire du vin aromatisé, du jus de mes grenades. Sa main gauche serait sous ma tête, et sa droite m’embrasserait !

Je vous adjure, filles de Jérusalem, pourquoi éveilleriez-vous, et pourquoi réveilleriez-vous [mon] amour, avant qu’elle le veuille !

* Qui est celle-ci qui monte du désert, s’appuyant sur son bien-aimé ? — Je t’ai réveillée sous le pommier : là ta mère t’a enfantée dans les douleurs, là celle qui t’a enfantée a été en travail.

Mets-moi comme un cachet sur ton cœur, comme un cachet sur ton bras ; car l’amour est fort comme la mort, la jalousie, cruelle comme le shéol ; ses ardeurs sont des ardeurs de feu, une flamme de Jah. Beaucoup d’eaux ne peuvent éteindre l’amour, et des fleuves ne le submergent pas ; si un homme donnait tous les biens de sa maison pour l’amour, on l’aurait en un profond mépris.

Nous avons une petite sœur, et elle n’a pas encore de seins. Que ferons-nous pour notre sœur, au jour qu’on parlera d’elle ? — Si elle est une muraille, nous bâtirons sur elle une demeure d’argent ; et si elle est une porte, nous la fermerons avec une planche de cèdre.

Je suis une muraille, et mes seins sont des tours ; je fus alors à ses yeux comme celle qui a trouvé la paix. — Salomon avait une vigne à Baal-Hamon : il remit la vigne à des gardiens ; chacun devait apporter pour son fruit mille [pièces] d’argent. Ma vigne, qui est à moi, est devant moi. À toi, Salomon, les mille [pièces] ; et deux cents pour ceux qui en gardent le fruit.

Habitante des jardins, les compagnons sont attentifs à ta voix ! Fais que je l’entende !

Fuis, mon bien-aimé, et sois semblable à une gazelle ou au faon des biches, sur les montagnes des aromates.


Les affections de l’Épouse juive, après toutes les épreuves qui les auront purifiées, n’auront pas l’heureuse sérénité de celles de l’Église aujourd’hui. Cette dernière jouit, avec Christ, de relations déjà fermement établies. Dieu soit béni, il n’y a plus pour nous de « si », ni de verbe au conditionnel (v. 1, 2). Nos noms sont gravés « en gravure de cachet » sur les épaules et sur le cœur de notre souverain Sacrificateur (v. 6 ; Exo. 28, 11, 12, 29). Nous avons part à cet amour parfait qui chasse la crainte (1 Jean 4, 18). Et c’est à la croix que nous avons appris à le connaître dans sa suprême expression. L’amour y a été plus grand que notre péché, et plus fort que son châtiment : la mort. Même les eaux terribles du jugement n’ont pu l’éteindre, dans le cœur béni du Sauveur (v. 7 ; Ps. 42, 7). — Nous reconnaissons, dans « la petite sœur » de Juda, les dix tribus, qui atteindront seulement après celle-ci leur développement moral et spirituel (v. 8). Alors règnera la paix (v. 10), et la vigne entière d’Israël rapportera son fruit (v. 11, 12). Il y aura, pour le vrai Salomon, à la fois témoignage et louange (v. 13). Mais aujourd’hui, c’est notre voix, celle de nos cœurs, que le Seigneur désire entendre. Avec l’Esprit, l’Épouse répond : « Amen, viens Seigneur Jésus… » (v. 14 ; Apoc. 22, 17, 20).