Année 5, 1 mai

Daniel 4, 19-27

Alors Daniel, dont le nom est Belteshatsar, fut stupéfié pour une heure environ, et ses pensées le troublèrent. Le roi prit la parole et dit : Belteshatsar, que le songe et son interprétation ne te troublent pas. Belteshatsar répondit et dit : Mon seigneur ! que le songe soit pour ceux qui te haïssent, et son interprétation pour tes ennemis. L’arbre que tu as vu, qui croissait et devenait fort, et dont la hauteur atteignait jusqu’aux cieux, et qu’on voyait de toute la terre, et dont le feuillage était beau et le fruit abondant, et qui avait de la nourriture pour tous, sous lequel habitaient les bêtes des champs, et dans les branches duquel demeuraient les oiseaux des cieux : c’est toi, ô roi, qui t’es agrandi et es devenu puissant ; et ta grandeur s’est accrue et atteint jusqu’aux cieux, et ta domination, jusqu’au bout de la terre. Et quant à ce que le roi a vu un veillant, un saint, descendre des cieux et dire : Abattez l’arbre et détruisez-le ; toutefois laissez dans la terre le tronc de ses racines, avec un lien de fer et d’airain [autour de lui], dans l’herbe des champs, et qu’il soit baigné de la rosée des cieux, et qu’il ait sa part avec les bêtes des champs jusqu’à ce que sept temps passent sur lui, — c’est ici l’interprétation, ô roi, et la décision du Très-haut, ce qui va arriver au roi, mon seigneur : On te chassera du milieu des hommes, et ta demeure sera avec les bêtes des champs, et on te fera manger l’herbe comme les bœufs, et tu seras baigné de la rosée des cieux, et sept temps passeront sur toi, jusqu’à ce que tu connaisses que le Très-haut domine sur le royaume des hommes, et qu’il le donne à qui il veut. Et quant à ce qu’on a dit de laisser le tronc des racines de l’arbre, ton royaume te demeurera, quand tu auras connu que les cieux dominent. C’est pourquoi, ô roi, que mon conseil te soit agréable ; et romps avec tes péchés par la justice, et avec ton iniquité, par la compassion envers les affligés, si ce peut être un prolongement de ta paix.


On comprend le combat intérieur qui se livre dans le cœur de Daniel, quand il découvre la signification du songe. Dire la vérité, en de pareilles circonstances, l’expose à la mort. Mais il ne fléchit pas. Le sentiment de la mission qu’il a reçue de Dieu, lui donne le courage de déployer, sous les yeux du roi, le livre de son avenir. Courage qui n’exclut pas la sagesse et la douceur ; il sait parler dans un esprit de grâce, assaisonné de sel (Col. 4, 6). Que le Seigneur nous encourage, par l’exemple de ce fidèle serviteur. Nous qui savons, par la Parole, quel sera le sort éternel des pécheurs sans repentance, ne cachons pas ce côté terrible de la vérité, par crainte de déplaire aux hommes. — Le grand arbre, figure du roi, représente aussi le monde en général (voir Éz. 31, 3-9). Orgueilleux et florissant (v. 4), il est organisé pour satisfaire tous les besoins et toutes les convoitises de l’humanité. Son ombre protectrice et ses « branches » variées offrent à chacun sa place et sa nourriture (v. 21). Le monde n’oublie qu’une chose, c’est que « le Très-haut domine » (v. 25). Aussi le jugement va-t-il venir sur lui, et Dieu, par Sa Parole, en avertit chacun : « Romps avec tes péchés », lui dit-elle (v. 27), et sois réconcilié avec Dieu (comp. És. 58, 6, 7).