Année 5, 13 mai

Daniel 10, 1-14

* La troisième année de Cyrus, roi de Perse, une chose fut révélée à Daniel qui est appelé du nom de Belteshatsar ; et la chose est vraie, mais le temps d’épreuve déterminé est long. Et il comprit la chose et eut l’intelligence de la vision.

En ces jours-là, moi, Daniel, je menai deuil trois semaines entières ; je ne mangeai pas de pain agréable, et la chair et le vin n’entrèrent pas dans ma bouche ; et je ne m’oignis point, jusqu’à ce que trois semaines entières fussent accomplies.

Et le vingt-quatrième jour du premier mois, j’étais au bord du grand fleuve qui est le Hiddékel ; et je levai les yeux, et je vis ; et voici un homme vêtu de lin, et ses reins étaient ceints d’or d’Uphaz ; et son corps était comme un chrysolithe, et son visage comme l’aspect de l’éclair, et ses yeux comme des flammes de feu, et ses bras et ses pieds comme l’apparence de l’airain poli, et la voix de ses paroles comme la voix d’une multitude. Et moi, Daniel, je vis seul la vision, et les hommes qui étaient avec moi ne virent pas la vision, mais un grand tremblement tomba sur eux, et ils coururent pour se cacher. Et moi je fus laissé seul, et je vis cette grande vision ; et il ne resta aucune force en moi, et mon teint frais fut changé en corruption, et je ne conservai aucune force. Et j’entendis la voix de ses paroles ; et, comme j’entendais la voix de ses paroles, je tombai dans une profonde stupeur sur ma face, et ma face contre terre. Et voici, une main me toucha et me secoua, [et me mit] sur mes genoux et sur les paumes de mes mains. Et il me dit : Daniel, homme bien-aimé, comprends les paroles que je te dis, et tiens-toi debout à la place où tu es ; car je suis maintenant envoyé vers toi. Et comme il parlait avec moi, [disant] cette parole, je me tins debout, tremblant. Et il me dit : Ne crains pas, Daniel, car dès le premier jour où tu as appliqué ton cœur à comprendre et à t’humilier devant ton Dieu, tes paroles ont été entendues, et moi, je suis venu à cause de tes paroles ; mais le chef du royaume de Perse m’a résisté vingt et un jours, et voici, Micaël, un des premiers chefs, vint à mon secours : et je restai là, auprès des rois de Perse. Et je suis venu pour te faire comprendre ce qui arrivera à ton peuple à la fin des jours ; car la vision est encore pour [beaucoup de] jours.


Parfois, Dieu répond immédiatement aux prières des siens. Au chapitre 9, 21, Sa parole vient à Daniel alors qu’il prie encore. Parfois, au contraire, comme dans ce chapitre, Il retarde Son intervention, pour mettre à l’épreuve la réalité de nos désirs, la persévérance de notre foi. Mais même s’il nous faut quelquefois prier longtemps avant d’être exaucés, n’en concluons jamais que Dieu n’écoute pas (1 Jean 5, 13). Il affirme à Daniel que sa prière a été entendue dès le premier jour. Ce verset 12 nous révèle l’état moral agréable à Dieu, qui est pour ainsi dire la clé des communications avec le ciel. Retenons le secret de Daniel : il appliquait son cœur à comprendre et à s’humilier. — En comparant la vision des versets 5, 6 avec celle de l’apôtre Jean à Patmos (Apoc. 1, 13-16), nous comprenons que Celui qui paraît ici, avec les attributs de la justice souveraine, ne peut être que le Messie retranché (chap. 9, 26), qui sera aussi glorifié. Dans une telle présence, le plus pieux des hommes est saisi d’une frayeur mortelle. (Pour être le canal des révélations divines, il faut que la mort ait d’abord opéré en nous — 2 Cor. 4, 12). Mais la même parole de grâce vient rassurer, et Daniel, et plus tard Jean : « Ne crains pas », « ne crains pas, homme bien-aimé » (v. 12, 19).