Année 5, 23 juin

Michée 3, 1-12

* Et je dis : Écoutez, je vous prie, chefs de Jacob, et vous, princes de la maison d’Israël : N’est-ce pas à vous de connaître ce qui est juste ? Vous qui haïssez le bien et qui aimez le mal, qui arrachez leur peau de dessus eux, et leur chair de dessus leurs os, qui mangez la chair de mon peuple et ôtez leur peau de dessus eux, et qui brisez leurs os, et les mettez en morceaux comme dans une chaudière, et comme de la chair au milieu d’une marmite. Alors ils crieront à l’Éternel, et il ne leur répondra pas, et il leur cachera sa face en ce temps-là, selon qu’ils ont agi méchamment.

Ainsi dit l’Éternel touchant les prophètes qui font errer mon peuple ; qui mordent avec leurs dents, et crient : Paix ! et si quelqu’un ne met rien dans leur bouche, ils préparent la guerre contre lui. C’est pourquoi vous aurez la nuit, sans vision, et vous aurez les ténèbres, sans divination ; et le soleil se couchera sur les prophètes, et le jour s’obscurcira sur eux. Et les voyants seront honteux, et les devins seront confondus, et ils se couvriront tous la barbe, parce qu’il n’y a pas de réponse de Dieu. Mais moi, je suis plein de puissance par l’esprit de l’Éternel, et de jugement et de force pour déclarer à Jacob sa transgression et à Israël son péché. Écoutez ceci, je vous prie, chefs de la maison de Jacob, et vous, princes de la maison d’Israël, qui abhorrez le jugement et pervertissez toute droiture, bâtissant Sion avec du sang, et Jérusalem avec l’iniquité. Ses chefs jugent pour des présents, et ses sacrificateurs enseignent pour un salaire, et ses prophètes devinent pour de l’argent et s’appuient sur l’Éternel, disant : L’Éternel n’est-il pas au milieu de nous ? Il ne viendra point de mal sur nous ! C’est pourquoi, à cause de vous, Sion sera labourée comme un champ, et Jérusalem sera des monceaux de pierres, et la montagne de la maison, les lieux hauts d’une forêt.


Déjà le chapitre 2 mentionnait les mauvais prophètes. Comment les distinguait-on ? Ils cherchaient à faire taire les vrais serviteurs de Dieu, tels que Michée et Ésaïe. Ils adaptaient leurs discours aux convoitises du peuple, pour gagner sa faveur (comp. Rom. 16, 18). Ils flattaient les passions de leurs auditeurs (chap. 2, 11), et endormaient les âmes dans une fausse confiance. Pour comble, outre la popularité, ils en retiraient encore de l’argent (v. 11). Ils étaient d’une insatiable voracité, et leurs mensonges étaient vendus fort cher (v. 5 ; És. 56, 11 ; Jér. 6, 13). Mais leur tâche était d’autant plus facile, que le monde, d’une manière générale, pour couvrir ses mauvaises actions, ne demande qu’à « s’amasser des docteurs selon ses propres convoitises » (2 Tim. 4, 3). Voyez le roi Achab, déjà tristement cité hier : quatre cents prophètes le trompaient dans le sens de son désir : il les écoutait… tandis qu’il jetait en prison un autre Michée, seul à lui dire la vérité (1 Rois 22 ; 2 Chron. 18). — Le serviteur de Dieu est « plein de puissance par l’Esprit de l’Éternel » (état qui devrait nous caractériser tous : v. 8 ; Éph. 5, 18). Il avertit les responsables du peuple : les chefs, les princes. Jérémie 26, 17-19, qui cite notre verset 12, nous apprend quel a été l’effet salutaire de cette prophétie.